Témoignage de soutien de Philippe de Woot (Prof. émérite en économie, UCL)

Philippe de WootPhilippe de Woot,
Membre de l’Académie Royale de Belgique

Le projet de « mouvement des grands-parents pour le climat » est innovant et plein de promesses. Il s’adresse au défi majeur de notre époque. C’est avec conviction et enthousiasme que je le soutiens.

Le dérèglement climatique est la menace la plus grave qui pèse sur notre avenir. Nous savons désormais que nous en sommes responsables. Les chercheurs nous disent que nous sommes entrés dans une ère géologique nouvelle, l’ « anthropocène », caractérisée par le fait que l’activité humaine est devenue capable d’influencer la géographie et le climat. Depuis la révolution industrielle, elle est même devenue le principal moteur du changement de l’environnement. La grande querelle concernant l’influence de l’action humaine sur le réchauffement climatique aboutit finalement à donner raison à ceux qui l’affirment.

Les conséquences du réchauffement climatique vont devenir dramatiques : cyclones, tornades, tsunamis, désertification, destruction de ressources alimentaires, famines, déplacement de populations… Et ce sont les plus pauvres qui paieront le prix fort ! Le Bangladesh pourrait perdre 40% de ses terres agricoles d’ici à 2050. Le Groupe intergouvernemental pour l’étude du climat (GIEC) nous dit que d’ici 2050, un déplacement de 150 millions de personnes est vraisemblable.

Notre modèle économique en est une des causes majeures. En accélérant sa course, il commence à détruire la planète par les gaz à effet de serre, l’épuisement des ressources, la pollution des eaux et des sols, la destruction de la biodiversité.

Nous sommes donc tous concernés : entreprises, consommateurs, éducateurs, politiques, familles… Il nous faut changer nos mentalités et nos comportements.

La transformation de la société et de son modèle de développement commence par une prise de conscience des finalités de notre action et par un engagement sur le type de monde que nous voulons construire ensemble. L’école et l’université y contribuent. Mais elles sont souvent surchargées de connaissances à transmettre. Elles privilégient l’intelligence en négligeant souvent le cœur et l’âme. Le projet d’associer les grands-parents à la transformation des mentalités et des comportements est une initiative stimulante. Leur sagesse, leur savoir existentiel (et pas seulement théorique), leur proximité affective en font, pour les plus jeunes, des interlocuteurs crédibles, disponibles et motivés. Mieux que personne, les grands-parents sont capables de compléter l’approche intellectuelle par une approche émotionnelle et spirituelle nécessaire à tout engagement sérieux.

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