Chronique du mille-pattes – 5 En avant toute, quand même !!!

V’là que j’ai endommagé ma millième patte en voulant faire du vélo au lieu de foncer dans mon 4×4 super-géant. Je voulais vous parler du pétrole, mais c’est au soleil, sur un banc à chenille et une patte en l’air que j’ai lu la dernière interview d’Hubert Reeves dans « Imagine », la revue qu’il faut lire avant de la grignoter. Vous connaissez Hubert, le grand-père le plus sympathique du monde, une belle tête (barbe sublime) bien remplie (tout l’univers, rien que ça !), mais qui avait une certaine tendance au pessimisme (« La terre s’en sortira toujours, mais nous ne serons plus dessus !»). Eh bien, notre ami Hubert a repris du poil de la bête. Ses petits-enfants ont dû lui faire la leçon. « On va pas rester les bras croisés, quand même ». Alors Hubert a bien réfléchi, et il nous a pondu en 2013  un dernier livre « Là où croit le péril… croît aussi ce qui sauve ».

Pourtant, il pousse loin la critique des cent mille premières années des hominidés (ça c’est vous, les GP), qui n’ont pas cessé de détruire les autres espèces, pour sauver leur peau, puis pour se nourrir, puis pour super-consommer du n’importe-quoi. Même que les super-géants Mille-Pattes ont totalement disparu, qui étaient pourtant végétariens ! Bon , laissons de côté.  Le Père Reeves, il partage nos idées sur le pillage de la terre par les générations récentes, sur le drame que va constituer de plus en plus le changement climatique, sur la nécessité de changer de mode de vie et de consommation. Mais voilà, il croit à l’homme. Elisée Reclus, un grand géographe et scientifique du XIX° siècle disait déjà « l’Homme est la Nature prenant conscience d’elle-même ».H. Reeves lui, ne cesse de s’émerveiller de l’évolution cosmique qui, sur 13,7 milliards d’années, a créé une Terre vivable, et en un rien de temps  a créé les Hommes (vêtus d’un slip en peau de bison comme chantait Reggiani, mais bien vite capables du meilleur et du pire grâce à leurs neurones). Enfin, ces hominidés vieux de 7 millions d’années, et cet homo sapiens qui n’a que 200 000 ans commencent tout juste à comprendre les dangers qui les guettent et qui n’ont rien à voir avec ceux d’hier. Arriverons –ils à sortir de cette spirale productive dont les effets collatéraux n’étaient pas prévus .

Reeves est indulgent avec l’espèce humaine. Il pense que ces effets néfastes n’étaient sans doute pas prévisibles. Maintenant nous savons, et nous ne devons pas rater le tournant. Il émet la belle hypothèse que la crise planétaire qui est devant nous « est une sorte d’examen de passage pour toute planète sur laquelle la croissance de la complexité cosmique a permis l’éclosion de l’intelligence». Le meilleur conseil est donc d’agir. D’abord individuellement dans son comportement et dans les décisions de la vie quotidienne. Et aussi en renforçant la vie associative et en s’unissant pour peser sur les décideurs, dans nos système à courte vue mais démocratiques. « Etre au service d’une cause qui nous dépasse, c’est stimulant ». Et il faut multiplier les approches pour aller dans la bonne direction. H. Reeves a fondé l’association « Humanité et biodiversité ». Nous autres GP de Belgique, nous saisissons la balle au vol pour le futur de nos petits-enfants. Et, chut…  « Grands-Parents de tous les pays… », c’est peut-être pour bientôt !

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