Veggie Day: une fois par semaine ou plus
Et si on s’y mettait en cette fin d’hiver ? Tout d’abord, clarifions les motivations. En dehors du carême chrétien et des vendredis sans viande (mais avec du poisson devenu plus cher !), l’idée est née aux USA pendant la première guerre mondiale. Il s’agissait de réserver une partie de la production de viande (et accessoirement de céréales) aux combattants et aux populations d’Europe dont les champs avaient été dévastés.
De nos jours, on a réalisé que l’élevage bovin produisait des quantités impressionnantes de méthane du à la digestion de ces animaux, un gaz bien plus nocif par unité que le CO². De plus tous les animaux à viande sont des gaspilleurs de protéines végétales (directement assimilables par l’homme, mais gaspillées dans un rapport de 5 à 8 pour 1). Or une vache laitière émet autant de gaz à effet de serre (GES) qu’un 4X4 qui roule 10 000 km ! De plus, la nourriture importée, particulièrement le soja et ses tourteaux serait responsable de près de 80% de la destruction de la forêt amazonienne, sans compter le coût environnemental du transport : comme le rappel Hubert Reeves « Manger, c’est consommer indirectement du pétrole » ! Depuis 1950, la consommation de viande a quintuplé. Les pays du sud, même ceux qui étaient végétariens, imitent désormais nos modes de consommation « viandeux ». L’empreinte écologique de l’homme, déjà deux fois trop forte globalement, va, dans ce domaine aussi, devenir insoutenable. Et cette surconsommation est la cause de maladies liées au surpoids qui augmentent de façon exponentielles.
La ville et des associations de Gand ont joué sur les dates du carême pour entamer une action « 40 jours sans viande ». L’objectif est d’accomplir un geste en faveur de l’environnement, les organisateurs rappellent qu’on allège de 11 m² notre empreinte écologique si on participe à un jour sans viande. Le succès de cet évènement semble venir de la participation de personnalités connues qui utilisent leur notoriété pour défendre cette cause. Au Royaume-Uni, Paul McCartney a lancé depuis 5 ans l’action « meatless Monday » pour se purger des excès du week-end et repartir d’un pied plus sain. Alors, si l’on devient semi-végétarien (le Dalaï-Lama a recommandé un jour végétarien sur deux), on aura une petite chance supplémentaire de laisser une planète vivable à nos petits-enfants, et de moins les exposer à toutes sortes de maladies. La chaine BioPlanet (qui pourtant vend aussi de la viande) a décidé d’accompagner le mouvement en mettant à disposition dans ses rayons 40 recettes de succulents plats végétariens, dont elle vend les ingrédients (votre magasin bio local fait sans doute la même chose, privilégiez-le si vous pouvez).
Et quand il vous arrivera de consommer des produits issus de l’élevage, optez pour la filière courte et le bio !
À voir un site plein d’infos santé et durabilité : www.unjoursansviande.be