Le vélo : une autre philosophie et un vrai bonheur

A vélo tout n’est qu’harmonie. L’être humain se fond dans son environnement. Il se meut à son rythme et en silence. Il est à l’écoute.
L’air emplit les poumons.
Le vent caresse le visage.
La pluie  rafraîchit la peau.
La chaleur enveloppe le corps avec bienfaisance
Le froid vous revigore comme il sort les graines de leur dormance.
Le nez capte les senteurs  envoûtantes des fleurs,  les effluves agréables de la boulangerie et les odeurs de la ferme.
L’oeil voit les oiseaux qui virevoltent, les mille couleurs affriolantes des fleurs qui déploient leurs atours pour séduire.
L’oreille perçoit les insectes vrombissant et les passereaux tapageurs.
Les cinq sens sont en éveil constant. Le cycliste profite  du moment présent.
Choses qui sont  impossibles en voiture.
 
L’effort physique n’est pas insurmontable. Le corps s’y habitue petit à petit et puis il vous remercie. Votre santé s’améliore et vous vous sentez bien, apaisé  .. enfin.
L’effort et le goût de l’effort sont  salutaires. Il permet de se retrouver soi-même, de faire un avec son corps qui exulte.
Ecole de courage, école de bien-être, leçon permanente d’humilité.
Le vent, insolent, qui fouette le visage nous rappelle à tout instant notre insignifiance.
Même les moments de défaillance, la sueur, la fatigue, les crampes, la fringale voire l’épuisement sont bénéfiques. Expériences, sensations ou émotions que trop souvent nous avons perdues et qui nous manquent sans parfois que nous comprenions.
Le vélo remet l’être humain face à lui-même. Il mène au respect de soi et des autres.
Tout cela fait aussi partie du bonheur et de l’harmonie avec soi et avec son environnement.
 
Le voyage devient un but en lui-même. Presque plus que l’endroit à atteindre. On prends le temps de se déplacer à vélo parce qu’on s’amuse en roulant. La perception du temps change. La lenteur est  tellement indispensable.
Mais est-ce vraiment si lent? N’est-ce pas nous qui avons perdu la notion du temps, pollués par l’apologie de la vitesse et du tout tout de suite.
 
C’est aussi et surtout une grande liberté: adieu les embouteillages, fini l’énervement. Le vélo passe partout.
 
Et puis il y a la douceur de ce mode de déplacement non polluant, très léger et silencieux.
Une très faible consommation d’énergie: songez, une banane aux 100km!
 
En plus il est assez facile à réparer: une autre forme d’indépendance, de résilience.
 
Ensuite il y a la convivialité . Le contact facile avec les autres: les rencontres avec les gens du village, avec les copains. La camaraderie, la solidarité.
 
La solidarité aussi pendant l’effort où les plus faibles peuvent s’abriter derrière les autres.
 
Tout cela nous rend vraiment riches. Je ne parle pas d’argent, je parle de la vraie richesse. La richesse profonde, celle qui ne se monnaie pas. Je parle d’émotions, de ressenti, d’harmonie. Elle s’échange dans une sorte de symbiose avec la nature et avec les autres.
Après l’effort les boissons coulent à flot. Elles tourbillonnent au fond du gosier comme  dans un évier qui se vide.
Il y a la soif des terrassiers mais il y a aussi la soif des cyclistes!
 
On me demande parfois “explique-moi: quand décides-tu de monter sur ton vélo pour aller quelque part”.
C’est simple: il suffit et il faut avoir envie.
Et tout ce qui précède me donne souvent envie de sauter sur ma bécane.
 
Jean-Pierre
Décembre 2018

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