La leçon des merles et des mésanges

La plus grande partie de mon vécu a été absorbée dans le réseau dense de Bruxelles, pourtant je n’oublierai jamais mon enfance dans le calme et le silence de la campagne. Je repense et revois ces soirées printanières dans notre jardin, ébloui par le chant d’un merle sur sa branche. Je suis alors tout attentif à la puissance de sa mélodie cristalline qui transperce le silence du soir. A son chant semble répondre dans le lointain un autre merle.  Un dialogue s’installe entrecoupé d’espaces silencieux.

Les merles ont-ils cette capacité de communiquer entre eux ?

Prennent-ils ce silence pour bien saisir ce qui est transmis et renvoyer une bonne et nouvelle réponse ?

Je ressentais cela comme une capacité instinctive de créer une symphonie et pour moi une belle leçon de communication : Il faut savoir bien écouter son interlocuteur pour pouvoir réellement lui répondre avec sagesse.

Cet échange pouvait durer des heures, j’allais donc me coucher émerveillé et c’est dans le recueillement de ces beaux silences que je m’endormais.

Ce merle m’a rendu attentif à l’ensemble des oiseaux et particulièrement aux mésanges qui viennent se nourrir de nos graines en hivers. Elles arrivent souvent en petites colonies pour se poser sur les branches de notre Prunus face à notre véranda. L’une vient se servir sur la planche de notre mangeoire pendant que les autres patiemment sautillent sur les branches dans une pagaille de cris aigus.

Jamais je n’ai vu ces petits êtres affamés se disputer comme nous en sommes capables à l’exemple des moineaux. Pourtant, ils ne peuvent vivre que de ce que l’environnement peut leur donner et ils ne s’en portent pas plus mal.  Nouveau miracle d’harmonie et nouveau signe que la nature m’envoie pour encore et toujours apprendre à vivre dans ce qu’elle peut me donner.

Bruno Buffart.

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