La Convention citoyenne pour le Climat, une première marche vers une nouvelle institution ?
Jugeant que la crise environnementale reste à ce jour sans réponse politique suffisante, six universitaires, dont le philosophe Dominique Bourg, plaident, dans une tribune publiée par « Le Monde », pour la création d’une « assemblée citoyenne du futur » (*) vouée à la prise en compte du long terme.
La démocratie est, et a toujours été, soumise à la pression des intérêts de court terme. Notre impréparation face à l’actuelle pandémie en est une cruelle illustration. Or, de nombreux scientifiques alertent sur le fait que de telles crises sont amenées à se reproduire, notamment du fait du changement climatique et de l’effondrement de la biodiversité. Il est donc urgent de faire face à l’incapacité des démocraties à intégrer le long terme dans la prise de décision afin de construire une société plus résiliente, capable de faire face aux probables chocs à venir. D’autant qu’à la différence de la lutte contre le Covid-19, dont le nombre de victimes ponctue les bulletins d’information et qui mobilise des moyens gigantesques, la crise environnementale, que nous connaissons depuis longtemps, sape les conditions mêmes de notre survie dans une grande indifférence et, jusqu’à ce jour, sans réponse politique à la hauteur des enjeux. Lire aussi Article réservé à nos abonnés.
Pour corriger cette myopie démocratique, il ne s’agit pas de faire table rase des institutions actuelles, mais de les enrichir, d’innover pour leur permettre de mieux répondre aux problèmes nouveaux.