QUESTIONS DES GPC AUX CANDIDATS

Questions des GPC aux candidats

A l’approche des élections communales, des membres actifs des Grands Parents pour le Climat ont souhaité adresser leurs interrogations au monde politique local.
Les Grands-Parents pour le Climat ont comme ADN de mettre en œuvre tout ce qu’ils peuvent pour laisser « une Terre à vivre pour les petits-enfants », c’est à dire de

  • favoriser les actions luttant pour limiter le réchauffement climatique, en premier lieu la réduction de la consommation d’énergie primaire,
  • promouvoir les actions d’atténuation des effets du réchauffement climatique,
  • maintenir la biodiversité tant dans ses aspects végétaux qu’animaux,
  • réduire drastiquement les inégalités sociales, sources de conflits,

le tout au bénéfice principal des générations futures, rassemblées sous le concept de petits-enfants.

Nous approchons des dernières élections communales avant l’échéance fixée par les Accords de Paris pour 2030, date pour laquelle les pouvoirs politiques se sont engagés à atteindre des objectifs chiffrés ambitieux. La prochaine mandature a donc des obligations morales fortes pour lesquelles nous souhaitons voir expliciter les méthodes et les moyens de mise en œuvre et, si possible, contribuer à leur efficacité tant par des suggestions que par notre soutien de communication auprès de nos membres et du public, adulte et jeune.
Nous focaliserons nos questions sur quelques aspects ponctuels pour lesquels les Communes disposent des compétences pour la mise en œuvre et qui recouvrent nos domaines d’intérêt principaux, à savoir le climat, la biodiversité et les générations futures. Nous regrouperons ces
questions autour de trois points d’attention principaux, à savoir le milieu scolaire, la biodiversité et
la mobilité, qui se déclineront en plusieurs sous-questions. Cela ne signifie pas que nous ne portons
pas attention à d’autres sujets critiques tels que l’isolation des bâtiments (publics et privés), aux
nuisances qui portent atteinte au bien-être des citoyens (bruit, pollution, incivilités…), à la réduction des inégalités sociales… mais nous préférons ici nous concentrer sur trois sujets transverses.

MILIEU SCOLAIRE :

  • Verdurisation des cours de récréation
  • Rues scolaires
  • Cantines scolaires

BIODIVERSITE :

  • Patrimoine vert de la commune
  • Protection des insectes et des oiseaux

MOBILITE :

  • Outre la problématique des rues scolaires déjà mentionnée,
    Respect des normes de circulation (vitesse, bruit, incivilités)
  • Evolution du plan « Good Move » sur Ixelles

MILIEU SCOLAIRE

Motivation :

  • Favoriser la perméabilité du sol des cours de récréation
  • Amener des îlots de fraicheur au cœur des cours de récréation
  • Permettre une sensibilisation à la protection de la nature
  • Permettre des activités telles que préparation de mets cuisinés sur base de la production obtenue dans la cour de récréation avec, par exemple, vente lors des fancy-fairs.
  • Combiner cet espace verdurisé avec un compost local recueillant les déchets végétaux produits par l’entretien de l’espace verdurisé, les déchets des fruits et légumes provenant des collations amenées par les enfants et le personnel ainsi que les restes non mangés des repas servis en cantine.

Recommandations :

Travailler en parallèle sur l’ensemble des établissemants scolaires. Chaque année, convertir une
petite partie de la cour des différents établissements en îlot de verdure et y implanter des
variétés productrices (petits fruits rouges, arbres fruitiers, légumes, plantes aromatiques…).
Se faire aider par Natagora pour la sensibilisation des élèves, corps enseignant, personnel
d’entretien et parents à cette démarche et former des volontaires pour assurer l’entretien y compris
pendant les périodes de congé scolaire.
La proportion de la surface à verduriser sera sans doute fonction de la taille de chaque cour et devra être convenue dans chaque école.

Possibilités éducatives supplémentaires :

  • Hôtels à insectes (possibilité d’activité d’observation), sensibilitation aux besoins de pollinisateurs pour assurer la production agricole
  • Nichoirs et mangeoires pour les oiseaux
  • Formations en « étude du milieu » sur base de l’évolution de l’espace verdurisé, du compost et des activités de biodiversité y attenantes (1).

(1) Comme exemple abouti, citons l’école communale d’Uccle-Centre qui dispose d’un grand espace vert avec cultures
de fruits, légumes, rucher, hôtel à insectes, nichoirs, mangeoires pour les oiseaux… en plus d’un espace de jeu
équipé d’un matériel qualitatif en bois (culture responsable labellisée et européenne) et de dispositifs de vélums
permettant de s’abriter du soleil en prériode de grosse chaleur.

Cette excellente mesure permet non seulement d’améliorer la sécurité des enfants aux abords des
écoles mais aussi leur procure un accès à l’école exempt du stress et de la pollution induits par la
circulation. On devrait y adjoindre plus systématiquement un marquage affirmant mieux les
endroits où roulent les vélos. Il pourrait d’ailleurs être judicieux de consacrer plus de rues
cyclables
aux approches des écoles (ainsi que dans les quartiers résidentiels).

Un énorme progrès a été réalisé sous la mandature qui s’achève. Bravo !
La question doit toutefois se poser de savoir si la labellisation officielle bio doit être seule retenue. Le refus des intrants phytosanitaires est essentiel mais pourrait également être garanti par d’autres moyens qui permettraient d’élargir les sources d’approvisionnement (2).
Une telle alternative permettrait d’ajouter des critères plus directement liés au climat, à savoir la production de GES dans le processus complet d’approvisionnement (de la graine à l’assiette). Par ce moyen, il est possible de réorienter les cantines scolaires et les cantines communales en général vers une plus grande proportion de produits locaux issus d’une culture véritablement maraîchère et respectueuse des enjeux climatiques. Pour ce qui concerne les légumes, notre climat permet une variété suffisante à tout moment de l’année en tenant compte de la saisonnalité (3).

(2) Le réseau des GASAP remplace la labellisation bio dont le prix est inabordable pour les petits maraîchers par un
cahier des charges strict et des procédures d’audit de chaque maraîcher par ses pairs, encadrés par la structure de
coordination.
(3) Le recours à de petits maraîchers nécessiterait de renforcer leur organisation, telle qu’elle existe déjà dans le réseau
GASAP, pour l’étendre (diversification des produits, échelonnement des productions) afin que les objectifs de
production soient mutualisés (sécurité d’approvisionnement). Cela permettrait aux maraîchers d’absorber aussi les
aléas inhérents à leur métier (grêle, gel, sécheresse, inondations, maladies…) tout en leur assurant une garantie de
revenu correct.

BIODIVERSITE

Tout d’abord, il est essentiel de réaliser que l’augmentation du CO2 atmosphérique doit être freinée et strictement limitée le plus rapidement possible. Dans l’espace communal, cela passe par deux moyens fondamentaux : la limitation de l’émission des GES et leur absorption qui, en zone continentale, se fait essentiellement grâce à la végétation à travers la photosynthèse.
Or la photosynthèse est réalisée par les feuilles des plantes. Le message habituel trop souvent entendu de compensation des déforestations par un replantage de jeunes plants est un leurre grossier. Un arbre centenaire, ce sont des centaines de milliers de feuilles qui capturent le CO2. Un jeune plan, ce ne sont que quelques dizaines de feuilles.
Toute perte d’un arbre à haute tige est une perte qui ne peut être compensée à court terme.
Nos arbres sont un patrimoine essentiel
pour notre survie à tous.
Continuer et amplifier la politique de débétonisation et de verdurisation reste un must. Nous aimerions vous suggérer quelques pistes :

  • Prendre des mesures d’inventorisation et de protection maximale de tous les arbres à haute tige existants, tant dans l’espace public que privé. Soumettre tout abattage d’arbre à haute tige à un permis, qui ne pourrait être justifié que par des arguments forts directement liés à la santé de l’arbre ou à un danger reconnu qu’il ferait courir, doit être un objectif politique clé. Bien entendu, tout arbre a une fin de vie.
  • Dans les voiries plantées d’arbres, étendre les trop petites fosses de terre au pied des arbres, sous forme d’un couloir quasi continu qui ne serait interrompu par des passages imperméables qu’au droit des entrées d’immeubles. Ces longues fosses pourraient alors être garnies, entre les arbres, de plantes de hauteur limitée, si possible attirantes pour les insectes et les oiseaux. Cette mesure semble facilement implémentable lors de toute intervention des impétrants.
  • Protéger, encourager et multiplier les espaces verts en intérieur d’îlots et intégrer un maximum de parcs et jardins dans un maillage vert communal. Idéalement, un certain nombre de ces parcs et jardins pourraient être labellisés « Réseau Nature ».

De manière générale, dans les plantations, le choix des essences implémentées doit être judicieux. Il faut que ces essences soient résilientes au climat tel qu’il est anticipé dans les années futures, ce qui semble déjà pris en compte par certaines communes. Il faut aussi qu’elles soient compatibles avec la faune naturelle afin de permettre d’alimenter et d’abriter petits invertébrés, insectes, oiseaux, mammifères et toute autre forme de vie autochtone qui resterait adaptée au climat que nous subirons.
Cela veut aussi dire qu’il faut bannir tous les produits phytosanitaires potentiellement toxiques qui portent atteinte au développement naturel. Non seulement les désherbants (comme c’est déjà le cas) mais aussi tous les insecticides (et en premier lieu tous les néonicotinoïdes), fongicides et perturbateurs de la reproduction de toutes les formes de vie (4).

Des hôtels à insectes devraient être multipliés ainsi que des abris pour oiseaux et chauve-souris afin de palier la disparition des anfractuosités de construction dans les bâtiments modernes et rénovés.

(4) Toutes les formes de vie sont en interaction forte. La diminution drastique des populations d’insectes et
d’invertébrés terrestres constatée par les scientifiques impacte déjà la fertilisation des fruits et légumes et la
productivité des sols. Ces deux phénomènes se conjuguent en induisant dès à présent une forte décroissance des
populations d’oiseaux, tant granivores qu’insectivores au profit de quelques espèces opportunistes (corvidés,
ramiers…) mais ils risquent dans le futur d’avoir des impacts encore plus importants sur la disponibilité de
nourriture.

MOBILITE

La Région de Bruxelles-Capitale a décrété que son territoire constituerait une zone de basse émission. Cela s’est déjà traduit par différentes mesures telles que l’interdiction des véhicules thermiques d’anciennes générations dont la motorisation peu efficiente induisait une importante pollution de GES et de particules fines.
Les effets bénéfiques de cette mesure sont déjà mesurables et l’impact sur la santé, en particulier des enfants, est avéré.
Cela s’est traduit aussi par une limitation quasi générale de la vitesse de circulation autorisée à 30km/h.
Malheureusement, cette dernière mesure est très imparfaitement respectée et nombreux sont encore les véhicules traversant nos quartiers résidentiels à des vitesses excessives, souvent même encore largement supérieures à 50km/h (y compris des services publics, tels les camions-poubelles à vide, et les motos pour lesquelles la pollution sonore associée est énorme) (5).

La Région de Bruxelles-Capitale a également initié un plan dénommé « Good Move » dont
différentes mesures ont été implémentées avec des bonheurs divers. Certains quartiers ont été
particulièrement sujets à des réformes de la circulation. D’autres quartiers sont de longue date
demandeurs de mesures restreignant la circulation de transit par les rues des quartiers
résidentiels
. De nombreuses promesses ont été faites en se retranchant toutefois derrière les longues procédures administratives pour en différer la mise en place. Ces longues procédures imposent un calendrier à échéance longue.

Jusqu’à présent, nous n’avons pas connaissance de questionnaires adressés à l’ensemble de la
population d’un quartier pour co-concevoir une mobilité qui serait jugée optimale par l’ensemble
des parties.

(5) Lorsque des contrôles sont effectués, ceux-ci se font notamment à l’aide d’un matériel encombrant, visible de très loin, qui implique dès lors un comportement temporairement et très localement respectueux des limitations. Les statistiques officielles sont fortement biaisées par ce fait puisque le nombre d’excès de vitesses détecté est alors très faible. Cette période bénie s’estompe en quelques heures dès l’enlèvement des radars.
En l’absence de ces radars, si un piéton fait signe aux véhicules roulant rapidement de ralentir, il se fait régulièrement injurier, montrer un majeur dressé, adresser un bras d’honneur. On a même dû subir un chauffard qui a fait trois fois le tour du pâté de maison à vive allure, bras dressé par la fenêtre, en faisant ronfler son moteur en surrégime, sans doute pour maximiser le bruit et la pollution engendrés.

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