« And here’s to you, Mrs. Robinson (1) »
La COP vue par une Aînée

Mary Robinson est membre de The Elders (2) (Les Aînés). Elle a été présidente de l’Irlande, puis Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits humains. Il est de notoriété publique qu’elle s’est mise à dos le Sultan al-Jaber, l’hôte de la COP de l’an dernier, en le confrontant aux faits concernant le changement climatique. Elle était à Bakou cette semaine et ma collègue Suzanne Lynch l’a rencontrée.

Son point de vue sur le rôle des états pétroliers dans le processus climatique de l’ONU n’a pas changé. Elle s’exprime sans détour : « Je pense que c’est regrettable », dit-elle, à propos de la décision d’accueillir les négociations sur le climat de la COP en Azerbaïdjan, pays riche en pétrole. « Cela fait
une différence lorsque des membres puissants d’un lobby sont présents dans chaque salle où se déroulent les négociations. Cela ralentit les choses. Cela affaiblit le langage, et nous le constatons.»

Inquiétude liée au genre : elle s’inquiète en particulier de l’action d’arrière-garde contre le langage genré qui a été tenu cette semaine, comme l’a rapporté POLITICO.

« Quand je travaillais à l’ONU, je ne donnais jamais de noms, mais je suis maintenant une Elder et je cite des noms », a-t-elle déclaré, appelant la Russie, le Vatican et l’Arabie saoudite à faire marche arrière sur le langage utilisé.

Inquiétude concernant les combustibles fossiles : alors qu’il y a des indices qui tendent à montrer qu’un groupe d’états gloutons en énergie (l’Arabie saoudite, suivez mon regard) souhaite revoir le langage qui avait constitué une rupture par rapport au passé et qui avait été adopté lors de la COP de l’année dernière pour quitter les combustibles fossiles, Robinson affirme qu’il est essentiel qu’il n’y ait pas de retour en arrière. « Le test le plus important de cette COP sera de savoir si elle conserve le langage de l’abandon des combustibles fossiles », a-t-elle déclaré, notant que le langage était absent de la déclaration du G20 publiée plus tôt cette semaine. « Il doit figurer dans l’accord de la COP, sinon la COP n’aura pas fait son travail. »

Un leadership volontaire, ça vous dit quelque chose ? Robinson a appelé la présidence azerbaïdjanaise de la COP à intensifier ses efforts au moment où les négociateurs tentent de parvenir à un accord sur le financement climatique. « Les ingrédients sont là, c’est le leadership ici qui m’inquiète un peu », dit-elle. « C’est difficile quand la présidence ne semble pas vouloir diriger les choses », dit-elle, ajoutant toutefois qu’elle est rassurée par l’implication du Royaume-Uni et du Brésil.

L’unanimité ? Abandonnez cette idée ! Robinson estime que l’un des plus gros problèmes affectant le bon fonctionnement de la COP a été la décision d’adopter le consensus comme base de prise de décision. « C’était une très grosse erreur dans le système de la COP de passer au consensus complet », a-t-elle déclaré. « Si vous voulez faire avancer les choses, à un certain moment, si un pays peut tout bloquer, vous n’obtenez que le plus petit dénominateur commun. »

(1) C’est le titre d’une très célèbre chanson de Simon & Garfunkel dans le film “Le Lauréat” en 1968, associée, dans la culture anglo-saxonne, à l’idée d’une liaison extraconjugale. En français : “Et maintenant, c’est à vous, Mme Robinson”.
(2) Savez-vous qu’il existe une association internationale d’anciennes personnalités politiques, d’activistes pour la paix et de défenseurs des droits humains qui est un peu à l’image des Grands-Parents pour le Climat ? Cette association s’appelle “The Elders” (en français, les Aînés). Fondée par Nelson Mandela en 2007, elle rassemble des personnalités de stature internationale qui ont terminé leur carrière. Comme les GPC, les membres de cette association entendent faire usage de leur posture d’ancien et de l’indépendance politique dont ils jouissent maintenant qu’ils sont retraités pour faire entendre une voix morale en faveur de la paix, de la gouvernance éthique et de contribuer à apporter des solutions à des problèmes apparemment insurmontables comme celui du changement climatique ou de la pauvreté.

Graham Keen

Suisse : de la joie, puis de la tristesse

La Suisse a décidé d’ignorer le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme en faveur des KlimaSeniorinnen Schweiz (les Femmes Seniors Suisses pour le Climat, une association proche de GPClimat Suisse, mais différente).

L’action en justice des KlimaSeniorinnen Schweiz et le jugement de la Cour européenne des droits de l’homme condamnant la Suisse pour inaction climatique nous ont d’abord fait vibrer de joie, puis de colère face aux réactions infantiles de nos dirigeants.
Mais même si la Suisse officielle a hésité, le jugement historique de la Cour européenne a fait sensation dans les médias du monde entier et a eu un impact international : les KlimaSeniorinnen ont intégré la liste “Climate 100” du journal The Independent, liste qui classe les 100 plus grands défenseurs du climat dans monde ; et en quelques mois, le précédent établi par les KlimaSeniorinnen dans le domaine du droit et de la politique climatiques a été utilisé comme référence dans au moins
dix procès nouveaux ou en cours au niveau international et national. Au niveau international, le verdict a déjà eu de nombreuses répercussions.

Seule la Suisse, avec son microcosme politique, ne voit pas plus loin que le bout de son nez !
Un ancien député respecté et « Doyen du climat » de la première heure, a publié dans Le Courrier du 8 octobre une tribune intitulée « Comme un crime de lèse-majesté » qui exprime parfaitement notre étonnement devant une telle arrogance de la part de nos dirigeants.

Laurence Martin (ancienne présidente du GPClimat Suisse)

Un parlement européen sous haute surveillance par les GPC

Depuis les dernières élections, Graham Green assure pour les GPC une veille du parlement européen. Une veille parlementaire, cela signifie suivre l’actualité du parlement européen et nous alerter dès qu’intervient une modification dans la réglementation sur un des sujets qui nous intéressent.
Les votes pour ou contre de ceux que nous avons élus pour nous représenter à l’Europe (nos députés) vont donc être surveillés de près !

Apprenons à connaître nos députés au parlement européen. Qui sont-ils ?
Il y a 22 députés européens belges – 13 néerlandophones, 8 francophones, 1 germanophone.

Voici les francophones, avec leur parti en Belgique / leur groupe à l’Europe :

Notez que Les Engagés, depuis 2024, font partie maintenant du groupe Renew (ils étaient au PPE jusqu’ici).

Comment les groupes au parlement européen ont-ils voté entre 2020 et 2024 pour les lois sur l’environnement et le climat (source : EEB) ?

Graham Keen

Lettre ouverte à Ursula von der Leyen

Lettre ouverte à Ursula von der Leyen concernant la mise en œuvre du Green Deal, les protestations des agriculteurs et le règlement sur l’utilisation durable des pesticides.

En tant que EGC / grands-parents européens pour le climat, nous faisons activement pression en faveur du climat au niveau européen. Et nos membres aussi aux niveaux national et régional. Nos coprésidents ont écrit à la Présidente de la Commission européenne.

La lettre est à lire en cliquant sur ce lien

Les bonnes nouvelles sont les bienvenues

Alors que la ligne d’arrivée en juin approchait, les décideurs politiques de l’UE ont été confrontés à de nombreux aspects du Green Deal :

• Adoption de l’accord sur la directive sur les émissions industrielles (Industrial Emissions Directive / IED).
• La commission de l’environnement a donné son feu vert à la loi sur la surveillance des sols.
• L’Europe disposera bientôt d’une loi sur la construction révisée pour minimiser l’impact climatique
• De nouvelles règles ont été approuvées sur les « allégations vertes » avec des règles plus strictes exigeant les entreprises de prouver leurs allégations vertes
• Ils ont voté sur les principales révisions du cadre sur les déchets (Waste Framework)

Un article à lire en cliquant sur ce lien

Mais aussi…

En mai dernier, les femmes seniors suisses pour la protection du climat ont remporté la victoire devant la Cour européenne des Droits de l’Homme : la protection du climat est un droit humain.

Les KlimaSeniorinnen suisses, membres de l’EGC, ont remporté une victoire décisive et de grande envergure dans un jugement mémorable.
Pour la première fois, la protection du climat est légalement reconnue comme un droit de l’homme. Nous, les Grands-parents européens pour le climat, sommes ravis et les félicitons.

Graham Keen

Notons que même si le parlement suisse rejette pour le moment l’arrêt de la CEDH,
celui-ci crée une jurisprudence dont il faudra tenir compte à l’avenir.