Les grands-parents se mobilisent avec les jeunes pour lutter contre les dérèglements climatiques (voir la vidéo)

« Le jeudi 23 novembre 2017, l’auditoire Chavanne de l’ULB était comble (…). Bien que l’invitation soit venue des Grands-Parents pour le Climat, le public n’était pas constitué que de “vieux” ; il y avait aussi des jeunes (…) qui ont présenté leurs initiatives de transition (potagers collectifs, kots à projets écolos, permaculture, théâtre-action…)

(…)

Pour leur grande conférence annuelle, ils avaient réuni un beau panel : Jean-Pascal van Ypersele (climatologue UCL, ex-vice-président du GIEC), Isabelle Cassiers (professeure à l’UCL), Vincent de Brouwer (Executive Director chez Greenpeace Belgium) et Pascal Delwit (politologue ULB). Ces invités prestigieux devaient répondre à la question titre de la soirée, « Face au défi climatique, quels espoirs pour demain ? ». Le meneur de jeu, le journaliste à la RTBF, Eddy Caekelberghs (…). [Il s’agissait de] faire préciser l’interrogation titre par des jeunes qui interpellaient les « experts » [ce qui] donnait du rythme à la soirée. La question récurrente posée par ces jeunes était « Pourquoi, alors que l’on connaît tout de l’urgence et de la gravité du problème, le monde politique ne fait-il rien ou si peu ? ».

Vincent De Brouwer, après avoir insisté sur le changement nécessaire des mentalités, déclare que l’endettement est un frein aux réformes souhaitées et met en avant une nécessaire réforme de la démocratie.

Jean-Pascal Van Ypersele évoque la COP23 et se montre optimiste en expliquant que la sortie des Etats-Unis de la COP n’est pas encore faite. Il reconnaît que beaucoup de choses restent dans le vague par rapport aux sanctions vis-à-vis des pays qui ne respecteraient pas leur « plan climat », et [que] le versement des compensations financières pour aider les pays les plus touchés par le réchauffement climatique reste pendant. Mais il estime que les ambitions se précisent : on va revoir les plans régulièrement à la hausse, le rôle des femmes à chaque stade des actions pour le climat est réévalué, on a inclus en tant que tels dans la problématique l’agriculture et les océans, les peuples indigènes seront mieux représentés. Il y aura allocation de fonds supplémentaires pour l’adaptation au réchauffement et développement d’assurances ou compensations financières… Selon lui, la complexité des problèmes, le niveau de conscience du public encore trop peu développé et la puissance des lobbies qui ont intérêt à ce que rien ne change expliquent les blocages.

(…) Isabelle Cassiers et Pascal Delwit (…) répondent (…) en profondeur aux questions des jeunes:

Pascal Delwit voit plusieurs causes à l’immobilisme de nos sociétés :

  • invisibilité et impopularité des thèmes ayant trait au réchauffement climatique et aux changements nécessaires ;
  • temporalité : les élections déterminent l’action des politiques dans le temps court alors qu’il faudrait une vision à plus long terme ;
  • lobbying : les milieux d’affaires exercent une pression énorme qui freine les réformes nécessaires.

Delwit insiste sur le fait qu’au-delà des initiatives individuelles et collectives, locales et régionales, une régulation publique est absolument indispensable ! Mais, s’il paraît évident pour tout le monde ce soir-là qu’il faut agir pour lutter contre le réchauffement climatique, il rappelle que les partis au pouvoir ont été élus et donc que la majorité des électeurs n’en est pas convaincue (ou s’en fout). Il faut dès lors sortir de l’entre-soi et aller parler aux gens. Le rôle de la culture et de l’éducation est prépondérant. Il faut aussi trouver des alliances entre les différents acteurs.

Isabelle Cassiers, elle, en appelle à un décloisonnement des savoirs, à déconstruire notre regard sur les institutions et sur la doctrine économique dominante. Il faut faire davantage confiance à notre intuition et adopter une vision systémique. Par exemple, nous sommes riches et que faisons-nous de notre argent ? Où sont investis nos fonds de pension ? Chaque acte que nous posons entretient-il ou pas le système ? A force de petites brèches, le système se fragilisera. Il faut aussi créer des réseaux en interne ou internationaux afin de répandre ces idées de transition et de respect des hommes et de la planète. Isabelle Cassiers est la seule à remettre fortement en question la logique de croissance qui est indispensable au capitalisme (elle est la seule à oser ce mot) pour continuer à exploiter encore et toujours plus les hommes et la Planète.

(…) » (Par Anne De Muelenaere et Alain Adriaens, de la Rédaction de POUR – 27 novembre 2017)

Appels à agir : par Thérèse Snoy et Michel Cordier

RETROUVEZ LES TEMPS FORTS DE CETTE SOIREE DIFFUSES PAR RADIO CAMPUS (ULB):
Via deux podcasts sur: http://sonor.ulb.ac.be

Reportage photos par Xavier Retailleau

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