Ecrire au Président Français pour appuyer la Taxe sur les transactions financières
Voici la lettre écrite par Jean Pierre Jacobs à Mr Macron. N’hésitez pas à la copier, paraphraser, diffuser…pour à votre tour appuyer cette modalité de taxation qui assurera les budgets nécessaires pour améliorer notamment notre agriculture et la biodiversité.
Le 5 novembre 2020.
Emmanuel Macron
Président de la république
Palais de l’Élysée
55 rue du Faubourg-Saint-Honoré
75008 Paris, France
Monsieur le Président,
Concerne : le projet européen de taxation de la spéculation financière
Dans quelques semaines le Conseil européen va se pencher sur le dossier de la taxe sur les transactions financières.
Je constate que l’Union européenne éprouve de grandes difficultés lorsqu’il s’agit de réunir un budget qui soit à la hauteur de ses ambitions.
Le green deal proposé par la commission européenne est indispensable et doit se confirmer dans les faits si l’Europe veut assurer un avenir à ses enfants et petits-enfants.
Mais sans une source de financement supplémentaire il semble que tout cela soit condamné à rester un tas de bonnes intentions sans réel impact positif sur le terrain.
La France est un acteur clé au sein de l’Union européenne et se doit de montrer l’exemple. Il faut que l’image du président français soit associée au sauvetage de notre belle planète bleue.
Pour ce faire il est indispensable qu’il y ait une grande cohérence entre les déclarations politiques par rapport au changement climatique et la perte de biodiversité et le choix des moyens pour atteindre ces objectifs.
La crise sanitaire actuelle liée au COVID 19 n’est qu’un avant-goût de ce qui attend nos descendants si nous ne prenons pas dès maintenant ces problèmes à la source. Comme plusieurs études le confirment (voir notamment de récents rapports des Nations unies IPBES et du WWF) le Covid n’est qu’un exemple (à l’instar du Sida, d’Ebola etc) des conséquences des activités humaines (déforestation, commerce d’animaux sauvages, braconnage, chasse, pesticides, ……) qui déséquilibrent les écosystèmes. Et comme vous pouvez le constater l’homme en sera la première victime, …. victime de lui-même en fin de compte.
Mais quand on y réfléchit c’est aussi une bonne nouvelle de constater que l’homme est à l’origine de tous ces problèmes : ceci signifie que si nous le voulons nous avons tous les moyens pour y remédier.
Si nous ne faisons pas les efforts financiers requis dès aujourd’hui l’impact économique des dérèglements climatiques, de la perte de biodiversité et des pandémies deviendra insurmontable et déséquilibrera complètement tous les pays menant peut-être au chaos et à la déstabilisation de nos démocraties.
Une taxe de 0,1 % sur les achats d’actions et de 0,01 % sur l’achat d’obligations ou le trading à haute fréquence et ce sur l’ensemble des transactions financières permettrait semble-t-il de réunir annuellement un budget de 50 milliards d’euro.
0,1% et 0,01% ce n’est pas grand-chose, avouez-le.
Je ne comprends pas pourquoi il n’y a actuellement aucune taxation à ce niveau alors que nous devons tous payer des taxes sur la valeur ajoutée de l’ordre de 20% lorsque nous achetons des biens et des services !
La solidarité est à ce prix et profite à tous même si elle demandera un effort au secteur financier.
On irait vers plus de justice sociale.
Les gilets jaunes qui ont beaucoup manifesté en France vous en seraient reconnaissants.
Enfin, et cela devrait vous intéresser vivement en tant que chef d’état, cette taxe est d’autant plus nécessaire qu’elle réduirait sensiblement le poids futur des contributions des états membres au budget européen.
En outre ce financement pourra également être utilisé pour renforcer les systèmes de soins de santé des états membres. Ils sont débordés par l’actuelle pandémie et risquent d’encore l’être par celles qui suivront.
Par ailleurs l’argent consacré au climat permettra de générer des emplois notamment dans le secteur de l’isolation des bâtiments qui représente un chantier énorme.
Je vous propose de repartir de la proposition de directive mise sur la table par la commission européenne en 2013 en associant à cette taxe la possibilité d’une coopération renforcée.
Ceci permettrait comme vous le savez à l’Union Européenne de la mettre en place dans une partie importante de l’Europe même s’il n’y a pas unanimité au sein du conseil. Il n’est pas nécessaire d’attendre les pays hésitants.
Je ne saurais assez insister sur l’urgence. Il n’est pas envisageable d’attendre encore 7 ans de plus.
J’espère que la présente aura suscité votre intérêt.
Je serais très heureux de recevoir une réponse de votre part.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de toute ma considération.
Jean-Pierre Jacobs
6, avenue Cantelaube
1430, Rebecq
Belgique
jp.jacobs@mail.be