Préserver la biodiversité en Belgique

par Marc Peeters, expert en biodiversité au sein du Point focal national belge pour la Convention sur la diversité biologique, entité basée à l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique.

Synthèse du Midi du Climat du 15juin 2021 et réflexions de François de Borman

Ceci représente un compte rendu partiel basé sur les notes prises pendant la conférence.
Vous trouverez bientôt sur le site un montage réalisé à partir de l’enregistrement de la conférence.

Marc nous a d’abord expliqué en quoi consiste la biodiversité et où on la trouve. S’agissant de la variété du vivant, elle est omniprésente. Ce qui compte, c’est de maintenir la richesse du patrimoine génétique. Pour ce maintien, chaque élément de biodiversité a son importance : non seulement le nombre d’espèces présentes, mais également le nombre d’individus représentant chaque espèce, car chaque individu a un potentiel génétique spécifique. Et pour réaliser cela, il faut maintenir les écosystèmes, qui permettent les myriades d’interactions entre espèces et avec leur environnement physique.

Les vertébrés représentent une très faible proportion des espèces. Il y a encore beaucoup d’espèces inconnues, particulièrement parmi les invertébrés et les insectes.

En Belgique on estime qu’il y a environ 55000 espèces dont 36300 sont observées.

Les services écosystémiques sont multiples. Il s’agit des nombreux bénéfices que la diversité de la nature procure aux humains : services de production (nourriture, matériaux), de régulation (de la température, de la composition de l’atmosphère, du cycle de l’eau, etc), de soutien (par exemple la photosynthèse), culturels (beauté des paysages, ressourcement, apaisement, …)

Les cinq plus grandes menaces concernant le maintien de la biodiversité sont :

  • La destruction et la fragmentation des espaces naturels
  • La pollution (incluant la pollution involontaire résultant des activités humaines, mais également la pollution volontaire résultant de l’usage de pesticides et d’intrants chimiques dans l’agriculture) (note personnelle : je pense que cette dernière devrait être considérée séparément car elle est différente dans l’intention et dans les moyens de contrôle)
  • La surexploitation, par exemple de la mer, des sols, de l’eau etc.
  • Le réchauffement du climat
  • La dissémination d’espèces invasives

Ces menaces nous mènent tout droit vers une sixième extinction de masse, faisant suite aux 5 autres répertoriées durant les derniers 800 millions d’années. Cependant cette nouvelle extinction diffère des précédentes par deux aspects : d’une part, elle est provoquée par une espèce elle-même, et non par un cataclysme volcanique ou astronomique. D’autre part, elle n’affecte pas que les animaux, mais également les végétaux.

Situation en Belgique

La Belgique est caractérisée par une grande variété de biotopes , résultant entre autres de son relief.

La Wallonie a perdu 50% de sa faune aviaire en 30 ans, et 40% des plantes sont menacées par l’eutrophisation. Cependant les mesures de protection des zones humides et des tourbières portent leurs fruits.

Bruxelles est une ville avec beaucoup de zones vertes, mais menacées par l’eutrophisation, les nuisances, les espèces exotiques, la densité de population. Les parcs sont sous pression.

Situation politique :

  • Lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, 3 objectifs ont été définis : la conservation de la biodiversité, l’utilisation durable des ressources, et la répartition équitable de leurs avantages.
  • Alors que concernant la lutte contre le réchauffement climatique le GIEC[1] a été créé dès 1988, en ce qui concerne la biodiversité , l’IPBES[2] n’a été fondé qu’en 2012.
  • La COP15 (COP = Conference of Parties, réunissant les états membres) de l’IPBES aura lieu en octobre 2021 à Pékin. Le but est de développer un plan stratégique ambitieux. Elle nécessite le développement d’une stratégie belge.

Au niveau européen, le Green Deal doit être mis en œuvre, ce qui exige un changement de cap de la PAC.

Pour la Belgique, un gros problème est la fragmentation des compétences, encore bien plus forte concernant la biodiversité que concernant le climat ou la santé.

Conclusions :

  • Marc Peeters recommande que chaque décision politique soit testée à l’aune de son impact sur la biodiversité
  • Il propose également que GPC rejoigne le mouvement « Ensemble pour la Biodiversité », qui joue le même rôle que la Coalition Climat en ce qui concerne le réchauffement climatique.


A la suite de ce « midi », le CA de GPC a décidé de se faire membre du réseau « Ensemble pour la Biodiversité » : voici un lien vers la vidéo du mouvement #EnsemblePourLaBiodiversité sur la pandémie et la biodiversité (avec des célébrités belges) https://www.youtube.com/watch?v=yI23kFHITtQ.

Ainsi qu’un vidéo du mouvement avec un appel à agir pour la biodiversité : https://www.youtube.com/watch?v=omQ9XkyYvV8.

Nous faisons également un don à Ecoviva, asbl créée par Marc Peeters qui réaménage un espace vert avec des jeunes en réinsertion. Si cela vous parle, merci de faire de même :
N° de compte de l’asbl : BE79 0689 0791 0933.

[1] Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, IPCC en anglais : International Panel on Climate Change

[2] Acronyme anglais pour « International Panel on Biodiversité and Ecosystem Services », en français la Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Écosystémiques. Ouf !

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