Qui sont les criminels?

Par Cécile de Rykel

Dans le but de faire entendre la cause climatique, de plus en plus d’activistes s’en prennent à des œuvres d’art : un Pablo Picasso dans un musée en Australie, un Da Vinci à la Royal Academy of Arts, à Londres, les Tournesols de van Goch, également à Londres.  En juillet, un Botticelli dans un musée de Florence. Enfin, la fameuse Jeune-fille à la perle de Johannes Vermeer.

Personnellement, il m’est difficile de me prononcer sur la pertinence de ce type d’action. J’y vois, tour à tour, le désespoir de ces jeunes qui voient leur avenir brisé, la dénonciation de l’hypocrisie de nos sociétés qui préservent l’art au lieu de la planète, une façon de mobiliser le monde artistiques… N’est-ce pas pourtant dans les régimes totalitaires, que les œuvres d’art sont interdites ? Alors, comment trancher… je ne sais ! Mais, le jour où j’ai appris que deux des activistes du tableau de Vermeer avait été condamnés à deux ans de prison dont un ferme, la colère (une sainte colère) m’est montée au nez et j’ai pris ma plume. Voici le texte que j’ai lu avec, notamment, les Grootouders devant l’ambassade des Pays-Bas.

Qui sont les criminels ?

Trois jeunes activistes climatiques s’en sont pris au fameux tableau La jeune fille à la perle, de Johannes Vermeer. Aucun dommage sur le célèbre chef-d’œuvre. Seul quelques bavures sur le cadre ont nécessité un petit nettoyage.
Deux de ces activistes ont été condamnés à deux mois de prison, dont un ferme. Le troisième risque le même sort.
Leur crime : appeler à la préservation de la vie.
Et pendant ce temps-là, la plupart de nos responsables politiques courent après la croissance, eh, oh, la « prédation suicidaire » (selon les mots d’Aurélien Barrau) : une des premières causes de l’effondrement de la vie sur terre.
Qui sont les criminels ?

Trois jeunes activistes climatiques s’en sont pris au fameux tableau La jeune fille à la perle de Johannes Vermeer. Aucun dommage sur le célèbre chef-d’œuvre. Deux d’entre eux croupiront en prison pendant un mois. Le troisième risque le même sort.
Leur crime : vouloir un air respirable pour les générations futures !
Et pendant ce temps -là Total Énergies construit un gazoduc en Ouganda et en Tanzanie, véritable bombe climatique : 33 millions de tonnes de CO2 par an. Drame humanitaire : impossibilité d’accès à l’eau potable et à la nourriture pour plus de 40 millions de personnes.
Qui sont les criminels ?

Trois jeunes activistes climatiques s’en sont pris au fameux tableau La jeune fille à la perle, de Johannes Vermeer. Aucun dommage sur le célèbre chef-d’œuvre. Deux d’entre eux croupiront en prison pendant un mois. Le troisième risque le même sort.
Leur crime : hurler leur désespoir face à nos gouvernants qui refusent de jouer de leur forces anticipatrices afin de préserver la viabilité de notre terre.
Et pendant ce temps-là, les gouvernements belges refusent de sortir du Traité sur la Charte de l’Énergie (TCE). Traité “scandaleux” et “climaticide” qui protège les producteurs d’énergies fossiles en attaquant si nécessaire les États souverains qui s’opposent à leurs activités.
Qui sont les criminels ?

Trois jeunes activistes climatiques s’en sont pris au fameux tableau, La jeune fille à la perle, de Johannes Vermeer. Aucun dommage sur le célèbre chef-d’œuvre. Deux d’entre eux croupiront en prison pendant un mois. Le troisième risque le même sort.
Leur crime ! Prétendre à une agriculture vivable pour l’ensemble des habitants de cette planète.
Et pendant ce temps-là, l’Union Européenne autorise l’exportation vers les pays en développement et émergents d’un pesticide jugé trop dangereux pour être utilisées au sein de l’Union : le paraquat. Une seule gorgée suffit à causer la mort ; une exposition chronique, même à de faibles doses, favorise le développement de la maladie de Parkinson. Sans compter l’extinction des polinisateurs.
Qui sont les criminels ?

Trois jeunes activistes climatiques s’en sont pris au fameux tableau La jeune fille à la perle, de Johannes Vermeer. Aucun dommage sur le célèbre chef-d’œuvre. Deux d’entre eux croupiront en prison pendant un mois. Le troisième risque le même sort.
Leur crime : demander la préservation de la qualité des eaux marines et de la santé de leurs enfants.
Et pendant ce temps-là, l’équivalent d’un camion de déchets plastiques est déversé dans les mers à chaque minute. La prolifération de microplastiques, ingérés par les poissons se retrouvent dans nos assiettes. L’exposition au mercure, même à de petites quantités, cause de graves problèmes de santé et constitue une menace pour le développement de l’enfant in utero   à un âge précoce.
Qui sont les criminels ?

N’est-il pas urgent de changer de récit ?

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