Retrouvez ici tous les articles “et nous on fait quoi ?” parus dans toutes les newsletters.
••• Juin 2024
Choisissons un monde financier bon pour la planète
Retour sur une participation citoyenne uccloise
De février à juillet 2022, trente citoyens et citoyennes ucclois.es se sont retrouvés tous les 15 jours pour élaborer le Plan Climat de la Commune : l’Assemblée citoyenne pour le climat. Parmi ces trente citoyens : deux GPC.
C’est à cette occasion que j’ai pris conscience de l’importance d’examiner l’impact carbone de notre patrimoine financier, qu’il soit privé ou public.
L’antenne uccloise des GPC a donc décidé de s’attaquer à cet aspect de la lutte contre le dérèglement climatique, trop souvent méconnu. Nous ne voulions plus être les pigeons d’un système financier qui investit notre argent dans les énergies fossiles, non soucieux de la biodiversité, dans des entreprises non respectueuses des droits humains, particulièrement ceux des enfants.
Investir son argent oui, mais pas à n’importe quel prix ! Nous voulons participer au financement d’une économie de transition.
Mais comment savoir si notre banque est vertueuse ou pas, verte ou pas ?
Fin décembre, Anne Berger (Financité) est venue animer un premier atelier :
changer de banque, ce n’est pas sorcier.
D’abord avec le scan des banques (outil de comparaison des politiques des banques en matière d’environnement, de droits humains…) nous étions 25 à pouvoir situer notre banque : bad bank, good bank ? Sourire chez certains, sourire plutôt crispé chez d’autres.
Grâce aux formulaires Bank Switching amenés par Anne et l’expérience des uns et des autres, nous avons défini les étapes et les écueils à éviter pour réussir son changement de banque en toute sécurité.
Le 26 mars, l’antenne uccloise organisait un deuxième atelier :
« Investir vert, c’est possible et bon pour la planète ».
Anne Berger nous a guidés sur les possibilités de placement vert et solidaire et montré comment échapper aux nombreux pièges que nous tendent les banques : la Commission Européenne a classé les fonds d’investissements en différents articles et notamment l’Article 9 dans lequel devraient figurer les fonds durables. « Devraient ! » car sur les 402 répertoriés durables, seul 36 le sont réellement, selon les analyses de Financité.
Pas certains de ne pas avoir été dupés, mais rassurés de disposer de la liste réelle des fonds durables. Pour interpeller notre banquier, au cas où ceux qu’il nous aurait renseignés ne le seraient pas.
Ce monde de la finance n’est-il pas l’hydre à multiples têtes qui enlace dans ses tentacules toutes les bombes climaticides qui mettent en péril l’avenir de nos petits-enfants ? Alors, quel bonheur de lui couper la tête !
A notre petite échelle, nous avons ainsi contribué à construire un monde financier en adéquation avec nos valeurs. N’hésitez pas à faire de même !
Cécile de Ryckel
Coordinatrice de l’antenne Uccloise de GPC
Participation de 270 jeunes au Salon Exp’Osons
Les jeunes sont plein d’entrain
Depuis une petite trentaine d’années, Ose la science, asbl namuroise, invite les jeunes passionnés par les sciences à participer au Salon Exp’Osons.
Par ce froid printemps, 270 élèves, âgés entre 6 et 18 ans, sont venus présenter, durant deux journées, un projet qui leur tient à cœur. Une centaine de stands, tous très attractifs et titrés avec ingéniosité, ont accroché un public nombreux. Et les sujets abordés filent tous azimuts !
Pour les plus jeunes, les thèmes tournent souvent autour des animaux comme Le papillon, Le panda, Le ver de terre ou Le lapin. Léopold, 2ème année, défend L’araignée et sa toile en posant devant lui un microscope et un livre didactique dont il a tiré de grandes affiches explicatives.
Les enfants plus grands s’orientent volontiers vers le domaine astrologique : Les aurores boréales, La lune, L’existence des comètes, Comment les éclairs se forment ou, plus prospectif, Les météos extrêmes ou Comment coloniser une planète à long terme ? Les illusions d’optique, la réfraction de la lumière et le miroir infini. Ou tout aussi compliqué ; La photosynthèse artificielle est-elle une idée encore en développement ?
Les classes de 4ème et 5ème sont interpellés par les enjeux d’aujourd’hui : La pollution marine, Le fonctionnement d’une éolienne, L’avion neutre en carbone, Les combustibles fossiles, La transformation du plastique en essence ou encore, Le fonctionnement d’une éolienne, La voiture à l’hélium, Ce qui rend accro au téléphone !
Le domaine de la santé et du corps n’est pas en reste : Comment produisons-nous les vaccins ? Le plasma, Notre cœur pompe la vie, Le cancer qu’est-ce que c’est ? Les bactéries sur les oreillers, Les dents, l’œil, le savon, La peau et… la crème solaire !
Travaillés dans un esprit scientifique, tous les sujets affrontent qui la physique, la chimie ou la biologie, interpellant par leur variété. L’impression que donne l’ensemble est une confiance dans le bagage que ces jeunes ont reçu des générations qui les précèdent. Mais aussi ils apostrophent l’actualité sensible comme : L’humanité fonce-t-elle dans le mur ? La pollution marine, La transformation du plastique en essence, En quoi l’aquaponie constituerait une solution pour une vie en autarcie, les plantes sont-elles l’éclairage de demain ? Ou encore Chat GPT
Terminons par un sujet qui inquiète parfois les parents : La cigarette ! Maud, Sirina et Maria se sont intéressées non pas tant à la santé des fumeurs, mais aux conséquences de la cigarette sur l’environnement et particulièrement sur les océans et les forêts. Les effets des différents éléments (dont le filtre) qui constituent la cigarette plongée dans l’eau à peine deux jours ne peuvent que détourner les amateurs de ce poison !
Qu’il s’agisse d’un projet de classe ou à titre indépendant, ils ont préparé leur action avec
enthousiasme. Sont-ils évalués ? Oui, par 4 prix (dont un d’excellence) suivant des critères comme la
motivation et la créativité, la connaissance du sujet, la démarche scientifique et la communication orale et écrite. De toute façon, ils sont tous gagnants. Aidés du professeur et parfois de leurs parents, ils doivent pouvoir exposer et intéresser le grand public. Cette expérimentation est un pas de plus dans leur formation. Ils acquièrent des compétences scientifiques, réfléchissent à un mode opératoire et à l’installation d’un stand.
Plusieurs proposent une démonstration originale de leurs propos. La débrouille est au rendez-vous, mais toujours maîtrisée. À chaque pas dans le grand hall de Cap Nord de Namur, les visiteurs sont émerveillés par tant de créativité et d’entrain que démontre joyeusement cette génération montante !
Qui osera dire encore que les jeunes ne s’intéressent à rien ?
Godelieve Ugeux
Nous lisons « Le vent léger »,
de Jean-François Beauchemin
Le vent léger, Jean François Beauchemin
(les éditions Québec Amérique, EAN : 9782764451533)
Un livre qui, à première vue, n’a rien à voir avec le climat. Et pourtant, il me semble avoir sa place ici, dans cette rubrique de notre Poivre & Sel.
Car souvent nous cherchons un nouveau « narratif », une manière positive de penser notre avenir. Nous sommes en quête, d’une façon enthousiasmante, d’appréhender un monde différent, marqué par de sombres prédictions, des cataclysmes, par des pertes et des renoncements. Et face à cette adversité, résister, résister, ne pas sombrer dans le défaitisme, le découragement, le cynisme. Repérer la beauté, malgré tout, vivre la solidarité, l’amour, la bonté, la joie et oser la poésie comme le propose Aurélien
Barreau. Mais comment ? Comment concilier tout cela ?
Pour ma part, j’ai trouvé une forme de réponse à ce défi dans « Le vent léger », un livre très poétique et réconfortant. Un livre qui dit l’amour et le chagrin, la présence et le deuil, la force du destin et l’engagement. On y rencontre Dieu et Nietzsche et la conciliation des contraires. Un livre qui donne à penser la mort et l’inéluctable comme source possible de vie. J’espère que vous l’aimerez aussi.
Dominique Lemenu
Pour mesurer l’exceptionnalité de la planète Terre :
les marches du temps profond
de l’association « The Sprouts »
Par une froide après-midi nous étions 22 Grands-Parents réunis au Rouge Cloître à Auderghem pour entreprendre cette marche sous la houlette bienveillante d’Aurèle et Christèle de l’asbl « The Sprouts ».
Il s’agit donc de faire un parcours de 4,6 kms où chaque pas (de 1 m) correspond à 1 million d’années. Nous traversons donc toute l’histoire de la planète Terre. Au début, il y a la collision d’un astéroïde contre la Terre qui créa la lune. Puis il y a progressivement l’apparition de l’eau, des océans, des continents, de la vie sous une forme cellulaire, puis de la diversité extraordinaire d’êtres vivants qui vont coloniser la planète, tout en traversant de terribles moments d’extinctions.
Vous connaissez la fin du parcours, l’histoire humaine prend juste quelques dizaines de centimètres.
Cette balade nous fait prendre conscience du miracle de la vie, de sa résistance, de sa diversité, de la petite place de l’Homme dans l’Histoire et pourtant de sa terrible puissance de prédation.
On en sort ému(e), plus humble, heureux d’avoir eu la chance de vivre, plus déterminé à agir pour que le Vivant se déploie en harmonie.
Thérèse Snoy
••• Mars 2024
Étonnant, mais vrai, notre cerveau adore la désinformation
Nous sommes malheureusement entourés de fausses nouvelles et c’est d’autant plus déplorable que cela a été prouvé scientifiquement : notre cerveau aime, voire adore, la désinformation !
En 2024, la moitié de la planète va participer à des élections, beaucoup d’entre elles seront manipulées par l’intelligence artificielle…
(Récemment, Joe Biden a été victime d’un faux message téléphonique ; au Pakistan des fans de l’ancien premier ministre Imran Khan ont utilisé l’intelligence artificielle pour générer des discours plus vrais que nature de leur leader, alors que ce dernier est en prison)
C’est pourquoi la plupart des géants du numérique se sont engagés à lutter contre la désinformation. L’une des techniques consiste à apposer un tatouage numérique sur les vidéos générées par l’intelligence artificielle. Invisible aux yeux humains, il pourra être détecté par une machine pour éviter les fakes news.
Nous sommes tous victimes de nos biais cognitifs, ces défauts de notre cerveau qui font que « nous sommes capables de nous mentir à nous-mêmes juste pour bien dormir la nuit » (dixit Nathalie Gallet, du Media Lab de l’information)
Et parmi ces biais cognitifs, recensés par Nathalie Gallet dans Metamedia, il y a :
le biais de réceptivité au « baratin » : plus une déclaration est complexe et plus nous avons tendance à la prendre au sérieux. C’est comme le latin des médecins de Molière, ignorant de quelle maladie il s’agissait, leur discours rassurait le patient. Aujourd’hui, le jargon économique et financier a remplacé le latin.
le biais de la vérité illusoire : plus on est exposé à une information et plus nous pensons qu’elle est vraie. Les algorithmes des réseaux sociaux, une fois qu’on a regardé une vidéo sur un certain thème, nous en proposent d’autres similaires.
Comme le disait l’ancien président Ronald Reagan à ses détracteurs : « Oui, je sais, je répète toujours les mêmes idées, et les mêmes blagues, mais à force de les répéter, les gens les retiennent ».
Que pouvons-nous utiliser comme « tatouages de vigilance » ?
par Cécile Fontaine / Synthèse d’un article d’Amid Faljaoui, Trends Tendances, 29 février 24
Des maniques pour les députés autrichiens
Nos partenaires autrichiens, Grandparents for Future, encouragent les membres de leur parlement à s’attaquer aux « sujets chauds » de la protection du climat en offrant à chacun d’eux une manique faite à la main.
Nos partenaires autrichiens, Grandparents for Future, encouragent les membres de leur parlement à s’attaquer aux « sujets chauds » de la protection du climat en offrant à chacun d’eux une manique faite à la main.
Avant de les remettre aux députés, l’association les a attachés à une longue ficelle et les a exposés devant le Parlement à la vue de la presse et des passants.
par Graham Keen
Un nonagénaire australien nous montre la voie…
En sortant de la barque dans laquelle il avait embarqué comme une centaine d’autres personnes pour bloquer le port de Newcastle en Australie (par où sort le charbon), il a été ovationné ! Il a aussi été arrêté mais aucune charge n’a été retenue contre lui, contrairement aux autres personnes. Voilà une des forces des aînés ! Cependant ce n’est pas une raison pour attendre la nonantaine pour oser l’engagement, il y a urgence !
Ce témoignage d’un engagement familial, incluant le grand-père de 97 ans aux côtés de sa petite-fille dans une action de désobéissance civile m’a fait penser que, nous, les GPC, nous avons encore de beaux jours devant nous pour nous engager, au fait !
par Dominique Lemenu et Stéphane Lagasse
Source : lire l’article
Et une idée pour les vacances qui se profilent, avec les petits-enfants
Emmenez-les à BELEXPO pour qu’ils deviennent des héros climatiques !
Nous vous en avons déjà parlé, mais cela reste une valeur sure et l’exposition a évolué.
BELEXPO est l’aventure éducative pour prendre soin de la ville et du climat,
Les jeunes sont de plus en plus sensibles à la question du climat. BELEXPO est une excellente expérience pour l’aborder de manière ludique et volontariste avec les jeunes de 10 à 16 ans.
Votre mission : Soigner la ville et la planète !
Équipés d’un bracelet digital, votre groupe réalise des missions qui améliorent la qualité de vie en ville et diminuent les émissions de CO2. En les accomplissant, les jeunes expérimentent des solutions concrètes.
Le parcours vous emmène dans 10 quartiers thématiques : Alerte sur la Planète ! Vivre en ville, Se déplacer, En quête de nature, etc…
••• Février 2024
Ressourcerie namuroise :
des encombrants transformés en mobilier contemporain
Chaque jour, une dizaine de camions sillonnent le Namurois et récoltent en moyenne 20 tonnes d’encombrants en tout genre. “Et la moitié de ces déchets, c’est du bois,” explique Ludivine, une collaboratrice. C’est donc pour valoriser ces tonnes de bois que Marc Detraux, le fondateur de la Ressourcerie namuroise, a décidé de créer son propre atelier de menuiserie : Ravik Création.
Dans cet atelier, on démembre, on récupère, on scie et on assemble… Éric Nossaint en est le coordinateur. “Le boss s’est dit un jour : ‘On a vraiment trop de bois, que va-t-on en faire pour ne pas le jeter ?’ Il a donc décidé de se lancer dans le lamellé-collé. C’est le fait de récupérer tous les petits bouts de bois que d’autres ne voudraient pas. On va les assembler, les coller et en faire du mobilier contemporain ou autres aménagements, qu’on va ensuite revendre. Des tables, des bibliothèques, des placards… On fait de tout ! Et le bois revit.”
Source : RTBF
Il existe bien d’autres ressourceries : allons-y voir !
Cécile Fontaine
J’organise un événement : j’assure qu’il est « durable »
Votre événement est-il durable ?
La Belgique a adopté une charte durabilité pour la Présidence de l’UE 2024. Cette Charte traduit l’engagement des entités fédérales et fédérées impliquées dans la Présidence UE2024 à œuvrer pour une organisation la plus durable possible de leurs événements.
Mais nous aussi, nous organisons des événements, en famille, dans nos associations…
L’Institut Fédéral pour le Développement Durable vous propose un outil qui vous servira de guide dans l’organisation de votre événement et vous permettra également d’évaluer à quel point l’événement que vous organisez est durable.
Ce tableau peut vous aider (site, alimentation, hébergement)
Cécile Fontaine
••• Décembre 2023
Je lutte contre mon addiction au plastique
Car cette assuétude nuit gravement à notre environnement et à notre santé.
Si je vous dis 440 millions de tonnes / an, ça ne vous dira probablement rien. 55Kg/terrien/an, ça parle un peu plus et 44kg de déchets plastiques /terrien/an en 2019, ça me fait réfléchir. Les prévisions : 127 Kg en 2060. J’avale de travers. Et pas que ma salive, du plastique aussi !
Que deviennent-ils ?
79% mis en décharge (durée de vie 450+ ans) ou dans la nature. Donc, aussi dans les océans, affectant partout gravement la biodiversité.
12% sont incinérés, produisant leur équivalent de CO2. Et 10% sont recyclés : de quoi nous faire passer juste quelques nuits plus au calme.
Le plastique, utilisé dans une somme astronomique de produits finis, a contribué à l’explosion de notre confort matériel. Mais soyons lucides : 40% du plastique sont utilisés une seule fois avant d’être jetés.
Et moi, je fais quoi ?
Voici les conclusions de l’article de La Libre du 16/10 qui m’a inspiré :
« Il en va de la question des plastiques comme de celle des changements climatiques et de la biodiversité. Cela fait plusieurs décennies que les scientifiques ont commencé à lancer l’alerte. Des solutions existent et sont connues. Mais les choses changent trop lentement. Les raisons sont partout les mêmes : procrastination des politiques plus intéressés par le court terme et leur ré-élection que par le long terme ; influence de puissants lobbies ; réticences au changement et incompréhension des citoyens devant la complexité des problèmes.
Il faut pourtant avancer. Plus on tarde, plus ce sera difficile, douloureux et coûteux. Et c’est un combat à mener main dans la main avec les gens qui luttent pour le climat. Ces combats ne sont pas distincts. Il s’agit de la même planète, de la même vie. »
Comment sortir de cette addiction ?
Voici déjà un conseil de Makesense (association française qui nous avait qualifiés de « assoc la plus sexy » et nous avait envoyé une lettre intitulée « Vieux croûtons, jeunes cons : la guerre est finie ») :
Poursuivez votre sombre projet de passer au “zéro déchet” way of life
On balance 10 millions de tonnes de plastique chaque année dans l’océan. À l’heure actuelle, pas moins de 200 millions de tonnes stagnent dans les fonds marins avant de se transformer lentement en micro-particules ingérées par les animaux. Ces déchets viennent en grande partie des emballages et on pourrait facilement les éviter. Inutile de vous fier au plastique biodégradable qui est un moindre remède à la pollution car comme le dit l’adage “le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas”. Il en va de même pour vos appareils électroménagers qu’il conviendrait de réparer plutôt que de les remplacer systématiquement.
Bref, moins on jette, mieux on se porte.
Extrait de : makesense.org
Yves Claus
Je ne cède pas au sentiment d’impuissance
En introduction du débat organisé à Namur par Canopea / les Shifters / Kaya le 5 octobre (Les entreprises face au climat – révolution ou évolution),
Emery Jacquillat, PFG de la CAMIF insistait sur le fait que les entreprises / les citoyens doivent
- se sentir, se penser fragile, donc faire le pari de l’amour et s’associer
- avoir les yeux ouverts, adopter une réponse verbale et une réponse motrice
- prendre en compte les dernières générations.
Et rappelait les impacts respectifs :
- des citoyens : maximum 20 %
- de l’Etat : « accélérateur lent » maximum 25%
- des entreprises : maximum 75 %. Elles sont donc le levier le plus puissant.
Mais il alertait sur l’effet du « triangle de l’inaction » : si personne ne bouge…
Les citoyens ont donc un rôle irremplaçable, par leur impact tant sur les autorités que sur les entreprises.
Pourtant, il nous arrive à tous de douter de l’utilité de nos actions, de penser que si « les autres » ne bougent pas, elles ne servent à rien.
Et aussi, à d’autres moments, de culpabiliser de ne pas en faire assez, de vivre mal nos incohérences.
Voici à ce propos un extrait de Makesense :
Dans un article qu’elle a signé pour la revue semestrielle Grain, la journaliste Anne-Sophie Novel décrit parfaitement ce qui se passe dans nos têtes d’écolo : « L’insouciance ne fait plus partie de mon monde. Elle m’a désertée, si bien que je rêve parfois d’une vie légère et linéaire […] dénuée de la sensation de salir et réchauffer le monde à chaque déplacement en voiture, chaque achat non-essentiel. Une vie sans avoir la désagréable sensation d’être à côté de la réalité. »
Comment est-ce qu’on s’arrange avec nos choix cornéliens ?
Pourquoi ce sont toujours les mêmes qui culpabilisent ?
Voici deux conseils magiques pour ne pas toujours se fouetter :
– Accepter qu’il est difficile d’être vertueux écologiquement parlant dans un monde qui ne l’est pas spécialement et qui fonctionne même selon des logiques opposées.
– Déculpabiliser, parce qu’on est tous et toutes limité·es et qu’on ne peut être parfait·es.
Je lis pour vous
Une de nos membres résume « Das Ende des Kapitalismus » von Ulrike Herrmann
Ouverture vers nos voisins européens, réalisée par Barbara Werner, membre de GPC.
Voici un livre radical devenu très populaire en Allemagne car il s’insère dans tout le débat autour de la “croissance durable/verte” qui est souvent préconisée pour combattre le réchauffement de la planète.
Or, c’est une illusion, il n’y a pas de croissance verte, dit l’auteure de plusieurs livres d’économie, qui a étudié l’histoire et la philo, journaliste à succès à la Tageszeitung. Car l’énergie verte ne va pas suffire pour subvenir à tous nos besoins en énergie, il nous faudra aussi de l’énergie en hiver par exemple, quand il n’y a parfois ni vent, ni soleil. A son avis, il n’y pas d’autre solution que “rétrécir notre économie”, voire de changer de système tout court, c.-à-d. abolir le capitalisme car c’est le système économique qui empêche tout changement radical, pourtant indispensable. Le capitalisme doit croître ou s’effondrer. Elle préconise l’économie circulaire radicale.
Après un aperçu historique assez long du capitalisme, qui est voué à la croissance sinon il s’écroule, l’auteure se penche sur l’idée de la “croissance verte” dont elle démonte les illusions : le CO2 ne va pas disparaître, le nucléaire reste une erreur, le problème du stockage de l’énergie persiste aussi (actuellement), la transition coûtera très cher, etc.
Le dernier chapitre traite de la fin du capitalisme quand, avec le rétrécissement de l’économie, celui-ci s’écroulera, les économistes ne fournissent pas non plus d’idées, etc. C’est là qu’elle arrive à suggérer l’exemple de l’économie de guerre de la Grande-Bretagne à partir de 1939 et ses avantages, une économie de plan qui aurait très bien fonctionné. La propriété privée était maintenue, la démocratie aussi, on a rationné les biens selon les besoins de tous, mais il n’y avait pas de manque et le système était considérée comme juste.
A y regarder de plus près, Ulrike Herrmann verrait venir, avec une économie circulaire ou “share economy” une compression de l’économie qui nous propulserait de retour à l’année 1978… où nous ne vivions pas dans la misère pour autant ni à l’âge de pierre ! Mais finie la consommation à excès qui n’a plus sa place à l’avenir, ni l’abondance, il faudra apprendre la sobriété – et à renoncer. L’époque qui nous attend est, selon elle, une économie de survie, déjà en cours, pour sauver l’humanité.
Barbara Werner