La concentration du CO2 dans l’atmosphère n’a pas baissé, que du contraire, alors que suite aux confinements les émissions de CO2 d’origine fossile se sont réduites de 7% en 2020. Une preuve du caractère naturel de l’accroissement du CO2 ?

Qu’il s’agisse de CO2 ou de toute autre élément, il faut éviter de confondre les notions de flux (annuel) et de stock (cumulé).

L’augmentation de la concentration en CO2 (un stock) dans l’atmosphère (~2.3 ppm/an en moyenne ces 20 dernières années) est due au surplus annuel (un flux) de CO2 émis qui ne peut pas être absorbé par les puits de carbone naturels de la planète que sont les océans et la végétation (forêts). Ce surplus vient s’ajouter au CO2 déjà présent (stocké) puisque la durée de vie du CO2 est de l’ordre de 100 ans. Donc on ne peut que constater une hausse sur la courbe du stock, même si les émissions ont un peu baissé en 2020.

En se basant sur la croissance annuelle moyenne du taux de CO2, une baisse de 10% du surplus d’émissions donnerait une baisse du flux annuel de -0.2 ppm, donc un surplus de 2.1 ppm au lieu de 2.3 ppm. Cette fluctuation est clairement plus faible que les variations aléatoires d’année en année associées à des phénomènes naturels tels que ENSO, les feux de forêt, l’activité volcanique, etc. Les fluctuations intra-annuelles périodiques dues au cycle de la végétation sont de +/-6 ppm en moyenne, donc encore beaucoup plus grandes ! 

L’augmentation ou la diminution du taux de CO2 dans l’atmosphère dépend donc non seulement des émissions, mais aussi de l’absorption par les puits de carbone. Or on sait maintenant que les puits de carbone deviennent de moins en moins efficaces. Cela est notamment dû au fait que plus les océans s’acidifient, moins ils sont capables d’absorber du CO2. Il faut aussi tenir compte de cette tendance quand on interprète les mesures.

Conclusion : l’effet du coronavirus (sur une si petite période) n’est pas perceptible sur la courbe de Keeling (à Mauna Loa) parce qu’il est plus petit que le « bruit » produit par les effets d’autres facteurs naturels. »

Source : un scientifique de l’IRM (Pascal Mailier)

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