Questions transversales ( Fédéral et régional) et réponses

Thématique : l’urgence environnementale

En 2009, le Stockholm Resilience Center a établi une liste de neuf critères considérés comme des limites à ne pas franchir pour maintenir l’équilibre des écosystèmes de la planète et la survie humaine. Parmi elles, six ont déjà été franchies : le changement climatique, le cycle de l’eau douce, l’érosion de la biodiversité, les perturbations globales du cycle de l’azote et du phosphore, la déforestation et la pollution chimique.

Et nous serions sur le point de dépasser deux autres limites planétaires : la quantité de particules fines dans l’atmosphère et l’acidification des océans.

Cela devrait inquiéter tous ceux qui sont attachés à la justice sociale, qui se préoccupent de leur santé, qui s’intéressent à la stabilité de l’économie et des investissements financiers et encore tous ceux qui sont sensibles à la justice intergénérationnelle. Il y a urgence pour l’humanité.

TR1. Dans ce contexte, êtes-vous oui ou non prêt à placer en tête de l’agenda politique l’urgence environnementale ?

DéFI est prêt à placer en haut de l’agenda politique l’urgence environnementale

Ecolo : OUI

Engagés : OUI. Nous avons d’ailleurs positionné les chapitres relatifs à la santé et à l’environnement au début de notre manifeste politique et de notre programme électoral car il s’agit pour nous d’enjeux prioritaires.

MR : Oui. Le MR promeut une approche durable qui tient compte des trois dimensions :  le développement économique, le bien-être social et l’agenda climatique et environnemental. Il s’agit d’un cercle vertueux dont aucun élément ne peut être considéré isolément.

PS : Oui, l’urgence environnementale doit être au cœur des politiques publiques car l’inaction coûterait plus chère que de la transition climatique.

Thématiques économiques

Votre parti approuve-t-il oui ou non les affirmations suivantes ? Si vous le souhaitez, vous pouvez compléter votre réponse par un bref commentaire.

Comme vous le comprendrez, des politiques économiques, industrielles et sociales très différentes peuvent être mises en œuvre selon qu’on les approuve ou pas.

TR2. Un découplage absolu entre la croissance du PIB et celle des émissions de gaz à effet de serre pourrait être possible ET décisif au cours des 5 années à venir.
. Les techniques industrielles de captation du CO2 contenu dans l’air sont appelées à jouer un rôle significatif.

DéFI : Pour DéFI, le développement durable ne peut être l’alibi d’un modèle de décroissance économique  : nous devons pouvoir concilier écologie urbaine et rurale, environnement et économie.

La décroissance économique, qui relève plus d’un dogmatisme idéologique que d’une véritable analyse scientifique, risquerait de nous diriger vers des restrictions particulièrement substantielles en termes de consommation des ménages, de santé de nos entreprises, avec tous les effets induits sur le plan social.

Elle fait aussi l’impasse sur les légitimes aspirations des pays en développement.

Sans prôner la décroissance, il n’en demeure pas moins que nous devons réinterroger l’approche de notre modèle macro-économique. Nous souhaitons voir émerger de nouveaux paradigmes économiques liés au mouvement de transition écologique, paradigmes qui intègrent une croissance qualitative, où toutes les mesures qui permettent de limiter le gaspillage et la non-efficience nourrissent la création de richesses, une croissance qui répare plutôt qu’une croissance qui abîme et qui épuise.

Ecolo : NON.

Il n’existe aucune preuve empirique d’un découplage entre la croissance du PIB et les gaz à effet à effet de serre est possible, a fortiori pas dans les cinq années à venir.

Les techniques de captage et de stockage de CO2 (ou la géo-ingénierie pour lutter contre le dérèglement climatique en général) sont pour la plupart des technologies que brandissent les acteurs historiques qui dépendent largement des énergies fossiles pour postposer les changements structurels nécessaires pour réellement lutter contre le dérèglement climatique. Nous devons drastiquement réduire notre consommation d’énergies fossiles, limiter la consommation des ressources et couvrir la demande résiduelle par des énergies propres et renouvelables qui ont l’impact le plus faible (mais pas nul) sur la planète. La justice sociale et la répartition juste des richesses est nécessaire pour y parvenir tout en assurant une vie digne aux habitant.e.s de la planète.

Engagés : OUI. Attention toutefois à ne pas uniquement dépendre de la séquestration du CO2 car le déploiement de cette technologie va prendre du temps et reste encore aléatoire. Nous devons aussi décarboner l’énergie et réduire notre consommation énergétique.

MR : Le découplage absolu est en effet notre but. Dans les 5 ans, ça sera sans doute un peu trop court mais nous voulons y arriver avec la neutralité carbone d’ici 2050

PS : D’accord. Toutefois, il faut à la fois inciter les industriels à revoir leur mode de production afin de limiter les émissions et de développer les techniques de captation. Ces techniques ne sont pas encore matures et doivent être accessibles.

TR3. Une croissance matérielle constante reste compatible avec le respect des neuf limites planétaires.

DéFI (Réponse identique à TR2 -NdlR): Pour DéFI, le développement durable ne peut être l’alibi d’un modèle de décroissance économique  : nous devons pouvoir concilier écologie urbaine et rurale, environnement et économie.

La décroissance économique, qui relève plus d’un dogmatisme idéologique que d’une véritable analyse scientifique, risquerait de nous diriger vers des restrictions particulièrement substantielles en termes de consommation des ménages, de santé de nos entreprises, avec tous les effets induits sur le plan social.

Elle fait aussi l’impasse sur les légitimes aspirations des pays en développement.

Sans prôner la décroissance, il n’en demeure pas moins que nous devons réinterroger l’approche de notre modèle macro-économique. Nous souhaitons voir émerger de nouveaux paradigmes économiques liés au mouvement de transition écologique, paradigmes qui intègrent une croissance qualitative, où toutes les mesures qui permettent de limiter le gaspillage et la non-efficience nourrissent la création de richesses, une croissance qui répare plutôt qu’une croissance qui abîme et qui épuise.

Ecolo : Non. Ceci est également valable pour les autres limites planétaires. Il est évident que certains secteurs devront décroître si nous voulons respecter les limites de la planète.

Engagés : NON.

• Nous devons changer de modèle économique et privilégier la prospérité et une croissance de la qualité et non de la quantité.

• Concrètement, cela signifie renforcer la part des services et des biens durables, de meilleure qualité, réparables, recyclables, réutilisés ou recyclés mais aussi soutenir l’économie de la fonctionnalité ou du partage dans laquelle on paye pour l’usage d’un objet sans nécessairement devoir l’acquérir.

Nous voulons une société des liens plutôt qu’une société obsédée par l’accumulation des biens.

MR : Oui, pour peu que l’on intègre les externalités négatives dans le système économique mondial.

PS : Pas d’accord. Une croissance matérielle constante se heurte à une raréfaction des ressources naturelles non renouvelables.

TR4. Une légère (dé)croissance, régulée et planifiée (avec des secteurs en croissance et d’autres en décroissance) est nécessaire pour relever le défi de la réduction de près de 50% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 2005).

DéFI (Réponse identique à TR2 -NdlR): Pour DéFI, le développement durable ne peut être l’alibi d’un modèle de décroissance économique  : nous devons pouvoir concilier écologie urbaine et rurale, environnement et économie.

La décroissance économique, qui relève plus d’un dogmatisme idéologique que d’une véritable analyse scientifique, risquerait de nous diriger vers des restrictions particulièrement substantielles en termes de consommation des ménages, de santé de nos entreprises, avec tous les effets induits sur le plan social.

Elle fait aussi l’impasse sur les légitimes aspirations des pays en développement.

Sans prôner la décroissance, il n’en demeure pas moins que nous devons réinterroger l’approche de notre modèle macro-économique. Nous souhaitons voir émerger de nouveaux paradigmes économiques liés au mouvement de transition écologique, paradigmes qui intègrent une croissance qualitative, où toutes les mesures qui permettent de limiter le gaspillage et la non-efficience nourrissent la création de richesses, une croissance qui répare plutôt qu’une croissance qui abîme et qui épuise.

Ecolo : Une décroissance sélective est nécessaire pour relever ce défi. Certains secteurs, comme celui des énergies fossiles ou de l’aérien, vont inévitablement être amené à décroître. D’autres seront amenés à croître, comme l’économie circulaire ou les énergies renouvelables, et la bonne nouvelle est que les effets économiques de ces changements seront positifs. Il a par exemple été démontré que cette transition résulte en une création d’emploi beaucoup plus importante que les pertes d’emplois occasionnées. L’enjeu est ainsi celui de la reconversion.
De manière plus globale, nous pensons que la croissance (ou la décroissance) du PIB ne saurait constituer à elle seule un indicateur pertinent pour guider le fonctionnement de notre économie et ne doit pas être un objectif indépassable. Nous nous attachons davantage à d’autres indicateurs, comme le modèle du Donut déjà évoqué. L’essentiel est que notre économie s’insère dans l’espace entre le plafond social et les limites planétaires, la question du PIB doit devenir secondaire.

Engagés : OUI à une croissance régulée.

• Nous proposons de renforcer la fiscalité carbone à l’échelle européenne plutôt que nationale, pour éviter le dumping entre les Etats-membres. Cela permettra de redistribuer les recettes auprès des entreprises afin de mieux les soutenir dans la transition.

• Nous souhaitons aussi consolider et renforcer les mécanismes d’ajustement aux frontières de l’Europe et établir des « clauses miroirs » pour protéger nos entreprises de la concurrence déloyale pratiquée par certaines multinationales et pays non européens qui importent des produits « low cost » nocifs pour l’être humain, le climat et la biodiversité.

MR : Jusqu’ici, toutes les décroissances sont dues à une contraction interne du système économique (crise, récession) ou à un choc exogène (pandémie, embargo, choc énergétique). Dans tous les cas, c’est un drame humain. La décroissance génère toujours la pauvreté.

Par ailleurs, une légère décroissance ne sert à rien quand il faut passer de 10 tonnes de CO2 par habitant à deux tonnes par habitant. La pandémie a ainsi représenté, du point de vue économique comme du point de vue des gaz à effet de serre, « une légère décroissance ».

PS : La croissance du PIB n’est pas un objectif politique en soi. Il faut redéfinir de nouvelles priorités sociétales, améliorer la répartition des richesses, renforcer la transition vers une économie bas-carbone et progressivement réduire les secteurs les plus polluants. Pour le PS, cette transformation doit se mener en impliquant les travailleurs, notamment au travers de plans de formation dans les secteurs d’avenir.

TR5. Des campagnes de mobilisation pour une consommation décarbonée devraient se multiplier (alimentation, mode et textile, numérique, vacances, voiture, banque, énergie…).

DéFI : Oui

Ecolo : Oui, il convient de mieux informer la population et les entreprises sur l’impact réel de leur consommation et sur les ordres de grandeur de ces impacts. Nous plaidons pour un renforcement des campagnes de mobilisation, tout en régulant davantage les incitations contraires véhiculées par la publicité.

Engagés : OUI. Il faut qu’un maximum de citoyens s’engagent volontairement dans une consommation plus durable et dans des actions bénéfiques pour les autres, pour la collectivité et pour les générations futures. Ce message est au cœur du projet des Engagés.

MR : C’est bien sûr possible. Mais nous n’aurons un impact significatif qu’en agissant sur les principales causes des émissions de gaz à effet de serre : la consommation d’énergie, l’industrie et l’agriculture.

PS : D’accord, la décarbonation nécessite une révision de nos modes d’organisation. Un tel changement doit être fondé sur une sensibilisation accrue des citoyens, des entreprises et des pouvoirs publics pour changer de comportement et pour proposer des alternatives décarbonées accessibles pour tous.

TR6. Ne plus encourager les nombreuses formes de consommation ostentatoire (qui témoignent publiquement du prestige social) contribuerait à réduire les émissions des gaz à effets de serre dans un esprit de justice climatique.

DéFI : Non

Ecolo : Oui, il s’agit d’un changement culturel qu’il est crucial de faire advenir. Pour une économie en phase avec les limites planétaires, la consommation ostentatoire doit être découragée, et la consommation plus responsable doit devenir la nouvelle norme. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer, par des politiques de redistribution plus ambitieuse pour lutter contre les inégalités mais aussi par exemple en luttant contre les formes de consommation ostentatoire les plus polluantes comme les jets privés. Mais cette question est aussi plus largement liée à un nouveau récit de société qui doit s’imposer, et qui concerne l’ensemble des acteurs de la société.

Engagés : OUI. La reconnaissance sociale ne doit plus dépendre de la possession d’un maximum de biens, mais d’autres dimensions moins matérielles.

•Il faut agir sur la publicité ou l’éducation mais aussi sur la fiscalité. Nous voulons interdire la publicité dans les espaces publics.

•En renforçant la fiscalité carbone au niveau européen, on peut également redistribuer les recettes auprès des citoyens, via un revenu de transition. Comme les plus riches émettent plus de CO2, ce système sera redistributif.

MR : Le MR promeut une fiscalité incitative, encourageant les comportements vertueux. Nous nous opposons à une fiscalité ou à des mesures punitives.

PS : D’accord, et inciter les modes de consommation vertueux.

Contexte : Les 10 % les plus riches émettent 25 tonnes de CO2/personne. A l’autre bout de l’échelle, la moitié de la population la moins aisée n’émet que 5 tonnes de CO2 (exemple de la France, 2019).

TR7.  Il est important et urgent d’interdire – ou selon le cas de réguler – la publicité en faveur des produits et services nuisant à l’environnement et à la santé.
 

DéFI : Oui

Ecolo : Oui. Comment inciter les consommateurs et consommatrices à adopter des comportements responsables alors qu’ils sont en permanence exposés à l’omniprésence d’incitations contraires ? De plus, en normalisant des comportements, la publicité constitue l’un des ressorts-clés du consumérisme. Or ce modèle de société nuit non seulement à la planète mais aussi au bien-être des citoyens car il engendre inévitablement des frustrations.
Nous plaidons dès lors pour une régulation plus importante de la publicité. Concrètement, il convient de supprimer progressivement la publicité pour les biens et services qui entrent en contradiction avec les objectifs climatiques, environnementaux et de santé publique. Dans un premier temps, nous voulons interdire les publicités pour les énergies fossiles, pour les trajets en avions, pour les véhicules les plus polluants ou pour les biocides.
Nous plaidons aussi pour prévoir davantage d’espace sans publicité dans les centres urbains, aux abords des écoles, dans l’espace numérique (en ce compris sur les réseaux en régulant davantage l’activité « d’influenceur ») et sur les chaînes audiovisuelles du service public, en développant les plages horaires sans publicité et les espaces « blue screen », c’est-à-dire réservés aux publicités plus responsables selon des critères ambitieux à respecter.

Engagés : OUI.

• Nous proposons de limiter la fréquence d’une publicité dans le temps et dans l’espace pour des produits dont l’impact environnemental ou sur la santé est jugé significatif par une instance ayant au préalable fixé les normes.

• Dans certains cas, nous devons avoir le courage d’interdire les publicités (ex. : mazout, véhicules lourds et peu aérodynamiques, pesticides nocifs, alcool, jeux, sodas, malbouffe, voyages/croisières…).

MR : De manière générale, le MR est opposé à ce type de mesures d’interdiction. Nous sommes favorables aux actions de sensibilisation et à une fiscalité incitative encourageant les consommateurs à poser les meilleurs choix.

PS : D’accord

Contexte : Si les technologies existantes ou en préparation seront d’un grand secours pour utiliser plus rationnellement l’énergie, ou pour la produire sans le recours aux énergies fossiles, force est de constater que les innovations technologiques vont parfois aussi dans le sens contraire. Ainsi, le secteur du numérique est devenu un consommateur majeur d’électricité et de ressources minérales, sans parler des projets de « voitures volantes ».

TR8. L’exploitation d’innovations technologiques ayant un impact décisif en termes de production de gaz à effet de serre ou affectant la biodiversité devrait être soumise au débat public et démocratique.

DéFI : Non

Ecolo : Oui. Se réapproprier nos choix technologiques est essentiel et doit se faire par voie démocratique, tout au long du processus de développement et de déploiement d’une technologie.

Engagés : OUI. Dès lors qu’un risque significatif pour l’environnement ou la santé est mis en évidence par un certain nombre de scientifiques, un débat démocratique et transparent doit avoir lieu sur l’opportunité d’utiliser l’innovation.

MR : Le MR est le parti de l’innovation. Nous ne pourrons pas relever le défi climatique et énergétique sans innovation. A ce titre, nous ne souhaitons pas ajouter de nouvelles structures alors qu’il existe déjà de nombreuses structures de contrôle au niveau belge, européen et international. Il faut par ailleurs impérativement vaincre le conservatisme, le précautionnisme exacerbé et la technophobie afin de laisser les innovations se développer. C’est dans l’intérêt de tous et particulièrement celui des générations futures et cela correspond par ailleurs à notre ADN libéral fondamentalement optimiste.

PS : D’accord. Cela implique aussi une analyse scientifique et indépendante des impacts environnementaux, sociaux et sanitaires.

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