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Edito – Décembre 2024 – par Philippe Sonnet
Ces derniers temps, la question du climat semble avoir perdu l’importance qu’elle avait il y a encore quelques mois dans l’esprit des gens. Il n’en a pas vraiment été question lors des dernières élections, tant belges qu’européennes. Le succès des partis de droite, au climato-scepticisme assumé, le retour prochain de Trump à la Maison-Blanche, les maigres résultats attendus de la COP29, tout contribue à nous donner l’impression que c’est une affaire entendue : le monde aspire à un retour à la normale, plus personne ne veut entendre parler de cette menace climatique permanente et sournoise qui nous empêche de nous projeter dans l’avenir.
Manifestement, le politique abandonne cette priorité absolue qu’est le climat. Il est grand temps, semble-t-il, de se préoccuper de choses d’une banalité plus rassurante : comment renouer avec la croissance, par exemple…
Et nous les Grands-Parents pour le Climat, que ressentons-nous dans ce maelstrom de mauvaises nouvelles, d’idées pernicieuses et de cynisme généralisé ? Qu’il semble déjà loin le moment où nous prenions part avec enthousiasme et ferveur aux manifestations des jeunes lors des vendredis pour le climat. Pourquoi tout ceci s’est-il arrêté si vite ? Bien sûr le Covid est passé par là, mais cela n’explique pas tout.
En fait, les historiens (1) qui se sont intéressés à l’histoire du mouvement climatique durant ces trente dernières années ont fait une constatation curieuse : le mouvement pour le climat montre une tendance nette à se développer par à-coups.
Il apparaît soudain de façon imprévisible à l’occasion d’un événement déclencheur, puis la mobilisation commence à prendre de l’ampleur, il passe par un maximum de participation et de résonance dans les médias et l’opinion publique, puis brusquement, sans signe avant-coureur, il stoppe net. On pourrait le comparer à une vague qui s’approche de loin, prend progressivement de la hauteur puis se casse sur la plage et s’amortit presque instantanément.
Les historiens ont dénombré déjà plusieurs de ces vagues (la mobilisation lors de Copenhague 2009, les luttes des peuples premiers contre les pipelines, les grèves mondiales pour le climat en septembre 2019, etc.). Chacune de ces vagues a bénéficié des enseignements des vagues précédentes, et a donc été plus forte que celles qui l’ont précédée.
Selon toute vraisemblance, nous sommes maintenant dans une période de creux entre deux vagues.
La dernière vague, celle initiée par Greta Thunberg, s’est cassée net à peu près au moment de la crise du Covid. Le mouvement pour le climat semble être pour le moment dans une période de calme relatif. Mais l’histoire nous apprend qu’il ne peut s’agir que d’un répit temporaire. Il y aura une nouvelle vague, et celle-ci sera encore plus puissante !
C’est à accompagner cette nouvelle vague que nous devons maintenant nous préparer. Haut les cœurs !
(1) Voir, par exemple, le chercheur en géographie humaine et activiste Andreas Malm, « Comment saboter un pipeline », La fabrique, 2020.
Edito – Juin 2024 – par Thérèse Snoy
Extrait du discours d’Antonio Gutterres, SG des Nations Unies, prononcé à New York, le 5 juin 2024
C’est l’heure de vérité.
La planète essaie de nous faire passer un message. Mais nous ne semblons pas l’écouter.
…
L’humanité n’est qu’un tout petit point sur le radar.
Mais comme l’astéroïde qui a fait disparaître les dinosaures, nous avons un impact démesuré.
Or, en l’occurrence, nous ne sommes pas les dinosaures.
Nous sommes l’astéroïde.
Non seulement nous sommes en danger. Mais nous sommes le danger.
Nous pouvons aussi être la solution.
Chers amis Grands-Parents, les résultats des élections laissent une large place à la droite et même à l’extrême droite dans les parlements, en Belgique et en Europe. Or ces partis ne reconnaissent pas l’urgence climatique et veulent mettre sur pause les avancées environnementales du Green Deal européen.
Les mouvements citoyens auront du pain sur la planche pour s’opposer à ce recul. Pour continuer à mettre en avant l’intérêts des générations futures. Restons déterminés et unis au sein du mouvement Climat.
A la sortie de notre AG statutaire, le mouvement des Grands-Parents redémarre avec des balises stratégiques et un nouveau Conseil d’administration. Merci d’avance de votre soutien et de votre collaboration dans notre travail d’éveil des consciences pour une transition juste.
Edito – Mars 2024 – par Thérèse Snoy
Bonjour à tous et toutes,
En ce début de printemps, face à l’accélération des dérèglements climatiques et sociétaux, à l’approche des élections, nous tenons à stimuler votre résistance par de nombreux messages et actions. Comme notre pays, notre mouvement vit un moment crucial.
Vous le comprendrez en lisant ce qui suit.
Rappelons que notre Newsletter mensuelle devient désormais un « magazine » nommé « Poivre et Sel » et bénéficie d’une nouvelle mise en page grâce à l’aide d’un membre très dynamique, Marc Vanbrabant que nous tenons à remercier tout particulièrement. « Poivre et Sel » paraîtra tous les 2 mois.
Cependant nous ne vous laisserons pas sans nouvelles si longtemps.
Un agenda de nos activités et d’autres évènements vous sera envoyé au moins tous les mois et parfois plus.
Une édition « spéciale élections », déjà envoyée le 13 mars, paraîtra encore deux fois au moins et portera sur notre campagne « élections » qui va nous mobiliser jusqu’au 9 juin.
N’hésitez pas à nous faire part vos commentaires sur ces nouveautés, en nous écrivant à gpc@gpclimat.be
Bonne fête de Pâques et de Printemps.
Edito – Février 2024 – par Thérèse Snoy et Cécile Fontaine
Chers amis Grands-Parents,
Heureusement que la neige est venue nous donner de la blancheur et de la lumière ! Notre climat tempéré nous offre encore ces cadeaux de saison qui sont apaisants et qui réjouissent nos âmes d’enfants.
Car l’actualité du monde est très dure à vivre. Nous entendons et vivons la souffrance et même l’horreur qui frappe les populations victimes de guerres et d’autres catastrophes.
Cependant, je pense que, plus que les autres, notre génération bénéficie d’un capital de robustesse et d’expériences positives qui nous vient de ces 70 années de paix et de prospérité en Europe. Cette solidité, bien sûr toujours relative et dépendant de l’histoire de chacun, il nous appartient de la mettre aujourd’hui au service des génération qui nous suivent.
Transmettre l’émerveillement, la joie du moment présent, … Soutenir les initiatives des jeunes pour la transition ; mettre nos économies dans les projets qui bâtissent une « terre à vivre » … Nous avons même le devoir de rester heureux, nous dit Patrick Viveret, même si cela n’exclut pas l’indignation et l’action !
Notre mouvement va se mobiliser pour « voter climat » à toutes les prochaines élections de cette année ; nous allons aussi vous consulter pour redéfinir notre stratégie en lien avec les défis d’aujourd’hui, les menaces et les opportunités ; nous poursuivons aussi nos activités par nos Midis du climat, nos animations dans les mouvements seniors, et notre action de plaidoyer. Nous comptons sur votre énergie quelle que soit son expression et espérons vous revoir nombreux dès nos prochaines activités.
Chers amis, l’équipe du CA vous souhaite le meilleur et que cette année 2024 nous réunisse plus que jamais dans le soutien aux générations qui nous suivent.
Thérèse Snoy
2023 : année la plus chaude, celle où la forêt a brûlé comme jamais ; malgré le renouvelable, on n’a jamais consommé autant d’énergie fossile et les gaz à effet de serre continuent d’augmenter.
Le mot de l’année : « bombe climatique ». Evolution encourageante ? Ce n’est pas certain.
2024, année électorale … il y a beaucoup à faire pour les GPC ! Que détermination et persévérance soient nos maîtres-mots, pour le futur de tous.
Alors que chaque année, au niveau mondial, nous consommons plus d’énergie que l’année précédente, d’après les chiffres de l’Agence Internationale de l’Energie, 81% provient des énergies fossiles. L’énergie renouvelable occupe 15% de notre consommation, dont à peu près la moitié vient des grands barrages hydroélectriques. Le nucléaire quant à lui, ne représente que 4% de l’ensemble.
Le développement du renouvelable, à savoir l’énergie solaire, l’éolien ou la biomasse, ne parvient pas à faire diminuer la consommation d’énergie fossile.
Aujourd’hui encore, malgré le renouvelable et l’énergie nucléaire en Belgique, en 2022, 68% de l’énergie primaire du pays venait du fossile.
Se détacher de cette dépendance s’annonce très compliqué pour chaque pays du globe, plus difficile encore pour les pays émergeants.
2023 a bien été l’année la plus chaude au niveau mondial. “Une année exceptionnelle où les records climatiques sont tombés comme des dominos”, a déclaré Samantha Burgess, directrice adjointe du service Copernicus sur le changement climatique. Le rapport du Copernicus Climate Change Service (C3S) vient de paraître.
Les gaz à effet de serre, qui piègent la chaleur dans l’atmosphère, ont atteint une fois de plus des niveaux record l’an dernier et la tendance à la hausse n’est pas près de s’inverser, selon un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Pour la première fois, en 2022, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre le plus important, ont dépassé de 50 % les valeurs préindustrielles, et ont continué à augmenter l’a dernier.
En 2023, les feux de forêt n’ont quasiment épargné aucune région du globe. Souvent incontrôlables, ces incendies ont, de plus, été particulièrement meurtriers puisqu’ils ont coûté la vie à 250 personnes. Véritable catastrophe écologique, ils ont détruit près de 400 millions d’hectares et rejeté 6,5 milliards de tonnes de CO2, soit près d’un sixième des émissions annuelles mondiales d’origine fossile en 2022. Outre le CO2, les feux de forêt dégagent d’autres particules nocives, comme du monoxyde de carbone, des cendres et des particules fines. (Le Soir, Frédéric Delepierre)
Le mot de l’année choisi par le public francophone belge est une locution, nouvelle, en dehors du monde scientifique : bombe climatique. Parmi les 10 mots proposés, elle a obtenu 20,8% des votes.
Le terme bombe climatique (ou bombe carbone) désigne un méga projet d’extraction de combustibles fossiles, opérationnels ou en cours de construction. On en compte plus de 400 dans le monde.
Le président du jury de sélection, Michel Francard, n’est pas étonné : « C’est une locution qui révèle la sensibilité d’une partie importante des internautes à des phénomènes liés aux enjeux climatiques »
Pouvons-nous y voir une évolution encourageante en ce début d’année 2024 ?
Selon une enquête (juin 23) de Latitude jeunes, mouvement de jeunesse de la mutualité Solidaris auprès de jeunes de 18 à 25 ans : 72 % sont inquiets des changements climatiques et 37 % sont pessimistes quant à leur avenir.
Pour eux, les 3 priorités politiques devraient être l’environnement, les inégalités sociales et la santé.
Mais un sondage La Libre – RTBF – Institut Kantar (octobre 23) montre que les préoccupations des adultes sont le pouvoir d’achat, la fiscalité et la santé ; climat et environnement ne sont qu’en 5ème voire 77ème position, selon les régions.
2024, année électorale … il y a beaucoup à faire pour les GPC !
Que détermination et persévérance soient nos maîtres-mots, pour le futur de tous.
Cécile Fontaine
Sources :
https://www.rtbf.be/article/rapport-copernicus-2023-est-lannee-la-plus-chaude-depuis-1850-au-niveau-mondial-11308973
https://www.rtbf.be/article/malgre-le-renouvelable-on-na-jamais-consomme-autant-denergies-fossiles-11301622
https://www.lesoir.be/558381/article/2023-12-29/2023-lannee-ou-la-foret-brule-comme-jamais + doc word (car article réservé aux abonnés)
https://www.rtbf.be/article/le-mot-de-lannee-2023-est-bombe-climatique-le-climat-bel-et-bien-une-preoccupation-majeure-pour-les-belges-11306000
https://news.un.org/fr/story/2023/11/1140662
Edito – Novembre 2023 – par Cécile Fontaine
“La Terre vue du cœur pour moi, ce n’est pas simplement le regard de celui qui veut comprendre, mais le regard de qui est capable de s’émouvoir. Le regard scientifique ne peut voir la vie que sous forme de molécules, d’atomes, de lois de la nature, etc. Voir avec le cœur, c’est prendre pleinement conscience de l’interdépendance des êtres vivants et partager leur sort avec un respect amoureux”
Hubert Reeves
Ce grand scientifique a quitté la terre il y a peu. Sa vie et son message restent.
Les scientifiques, de diverses disciplines, nous alertent et nous guident.
Mais cela ne suffit pas. C’est notre cœur qui mobilise nos engagements et nos actions, notre conscience de vivant parmi d’autres, notre responsabilité d’assurer l’avenir, dans le respect des interdépendances et par de multiples voies de transmission.
Edito – Octobre 2023 – par Cécile Fontaine
L’addiction de l’humanité aux énergies fossiles a « ouvert les portes de l’enfer », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en ouvrant le dernier sommet sur l’action climatique.
« Il n’y aura aucune place pour les reculades, le greenwashing, l’esquive des responsabilités ou un ré-emballage d’annonces des années précédentes »,
avait-il mis en garde en annonçant cette réunion fin décembre 2022.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU
(AFP, publié par Sudinfo)
Que dire de plus ?
Vous qui vous souciez du dérèglement climatique, vous avez suivi les informations venant de toutes part sur tout ce qui indique que ces « portes de l’enfer » sont en effet ouvertes. Il nous semble inutile d’y revenir. Pour les refermer, aucun effort, aucune action ne peut manquer : décisions politiques courageuses et actions citoyennes.
En poursuivant les réflexions sur les moyens utiles, à tout niveau et transversalement.
En soutenant, individuellement et en groupe, en « votant chaque jour » par nos actions, nos abstentions ou nos petits gestes de sobriété solidaire.
Ce qui vous est proposé dans la rubrique « Et moi je fais quoi » n’est qu’une toute petite partie du grand catalogue d’actions citoyennes. Dès début octobre !
Vous en connaissez et en pratiquez d’autres : partagez-les.