Les Grands Parents pour le Climat et les Grootouders voor het Klimaat envoient leurs vœux au gouvernement
Le 18 janvier 2021, les Grands parents pour le Climat et les Grootouders voor het Klimaat ont, conjointement, envoyé leurs vœux au premier Ministre, Alexander De Croo et aux ministres fédéraux. Cette missive fut transmise par email et par courrier apporté en personne et à vélo par Myriam Gérard. Nous y avons joint une annexe annonçant les points d’attention à propos desquels nous aimerions pouvoir échanger avec nos responsables politiques.
Voici la lettre de vœux et son annexe:
ANNEXE à la lettre du 18 janvier 2021 des Grands Parents pour le Climat
Grootouders voor het Klimaat propositions au gouvernement fédéral
1. Finances : assurer la transparence climatique du secteur financier
Les personnes plus âgées disposent d’une grande partie de l’épargne nationale et donc d’une capacité importante d’investissement.
Nous demandons la transparence sur l’utilisation de notre épargne. Cet argent doit servir à des investissements durables.
Les institutions financières doivent avoir l’obligation légale de faire connaître leur contribution à la limitation du réchauffement à 1,5° conforme aux Accords de Paris en publiant leurs engagements financiers envers les différents secteurs de l’économie (énergies fossiles et renouvelables, économie circulaire, …), afin de nous permettre en tant qu’épargnants d’opérer en connaissance de cause des choix favorables au climat.
Pour toute forme d’épargne ou d’investissement (comptes épargne, épargne
pension, fonds de placement, …) nous devons pouvoir disposer d’alternatives orientées vers le développement durable.
2. Fiscalité : orienter l’économie vers le développement durable
Il est très positif que le gouvernement ait la volonté de remodeler la fiscalité en faveur de la transition écologique, de décourager le recours aux énergies fossiles notamment en instaurant une taxe carbone et en intégrant un système de consigne dans la redevance sur les emballages réutilisables.
Le marché des échanges d’émissions (ETS) s’est quant à lui révélé incapable de donner les bons signaux à l’industrie. Nous voulons dès lors une évaluation publique de ce système,en Belgique, mais aussi à l’échelle européenne.
Dans la déclaration fédérale, de nombreuses mesures ne sont toutefois annoncées que sous réserve de concertation et sans délais précis. La transposition de ces mesures en textes de lois doit être accélérée.
Des comportements non durables des entreprises et des citoyens sont toujours fiscalement encouragés. Cela doit changer. La fiscalité doit clairement pousser les citoyens à adopter des comportements compatibles avec le développement durable.
La fiscalité doit prendre en compte la situation difficile des personnes à faible revenu
(just transition ) et permettre la fourniture de services à la fois accessibles et compatibles avec le développement durable (mobilité, énergie, soins de santé ).
Seuls les instruments d’épargne et d’investissement orientés développement durable doivent être avantagés fiscalement.
- Energie : diminuer puis récupérer, stocker, réutiliser.
Le tabou d’une baisse de la consommation d’énergie dans le pays doit tomber. La meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée, et donc pas produite.
Pour lutter contre le coronavirus, des pans entiers de notre économie et de notre vie sociale ont été mis à l’arrêt. La crise du climat n’est pas moins urgente et exige des décisions d’une plus grande envergure. L’une d’entre elles consiste à établir un plan de diminution de la consommation globale d’énergie.
Ceci implique notamment de mettre fin aux gaspillages à haute valeur symbolique : éclairage des autoroutes, publicités lumineuses et éclairage nocturne de bureaux vides, climatisation avec portes ouvertes de centres commerciaux été comme hiver, …
L’isolation et la rénovation des bâtiments doivent continuer à être stimulées et même progressivement imposées, et cela avec une attention particulière pour les personnes à faible revenu. Pour cela, les propriétaires d’habitations mises en location doivent être stimulés et même obligés d’isoler leurs biens afin de diminuer la consommation d’énergie de leurs locataires. Une trop grande partie de l’énergie produite est gaspillée ou perdue.
L’innovation technologique doit être stimulée en vue de la récupération de cette énergie et de son réemploi, comme la chaleur résiduelle dans l’industrie et le bâtiment. Il faut parvenir à des changements importants tant dans l’industrie que dans l’agriculture. - Mobilité : faciliter la multimodalité pour l’ensemble de la population
Nous grands–parents, comme beaucoup de jeunes, nous nous engageons à réduire l’usage de la voiture. La diminution du trafic automobile ne deviendra réalité que si suffisamment d’alternatives confortables sont offertes.
Les gares et halls d’attente doivent être confortables et accessibles pour tous, avec une attention spéciale pour les personnes pour les personnes âgées ou moins valides.
Une concertation efficace entre la SNCB et les entreprises régionales de transport doit être mise en place pour améliorer les correspondances entre le chemin de fer et les transports publics régionaux, afin de réduire les temps d’attente. - Digitalisation de l’économie et de la vie sociale : évaluations contradictoires démocratiques.
La révolution digitale que nous connaissons offre d’incontestables perspectives novatrices mais est également source de tout aussi incontestables préoccupations, parmi lesquelles celle de son empreinte carbone et de la fracture numérique.
Nous attendons du gouvernement qu’il stimule la recherche sur un usage des nouvelles technologies qui soit économe en énergie (sobriété numérique) qui permette en même temps de ne laisser personne au bord du chemin et qui veille à ce que des innovations majeures contribuent à décarbonner notre économie et notre vie sociale. Nous fixons cependant les conditions suivantes : ces dernières innovations doivent être soumises à un débat public; toutes les études d’impact pertinentes doivent être effectuées, et ceci sans délai particulièrement pour l’introduction de la 5G.
Et, nous n’insisterons jamais assez, une attention toute particulière doit être réservée aux groupes qui pour diverses raisons (faibles niveaux d’éducation ou de pouvoir d’achat, âge) restent en marge de l’évolution digitale.