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••• Décembre 2024
Quels cadeaux pour Noël ?
Pour les traditionnels échanges de cadeaux autour du sapin, plusieurs options sont possibles, entre surconsommation et sobriété.
La surconsommation assurée : chacun offre un cadeau à chacun.
Certains cadeaux sont bien appréciés, d’autres moins (et on les retrouve éventuellement sur eBay début janvier).
La modération relative : chaque membre de la famille offre un seul cadeau à un seul membre de la famille.
Et « qui offre à qui » est déterminé par un tirage au sort, libre à chacun de sonder ou pas les désirs d’autrui.
La modération avec le jeu en plus : chacun achète un cadeau peu cher (le groupe fixe un ordre de grandeur) sans savoir qui le recevra.
Lors de la soirée, on tire les noms au hasard, et à chaque tour chacun choisit parmi une pile de cadeaux emballés, sans savoir ce que cache l’emballage. À ceci près qu’à chaque tour, le participant peut décider de voler un cadeau déjà prélevé. C’est le jeu du cadeau volé, qui suit quelques règles.
Attention : les jeunes enfants risqueraient de vivre très mal le vol de leur cadeau ou de désirer très fort le cadeau du voisin ou de la voisine.
Protestations et cris assurés. Donc : ne pas les inclure dans le jeu !
La sobriété : entre « gens déjà bien nourris », on décide que seuls les enfants reçoivent un cadeau.
Oui, mais… « ils en ont déjà tellement reçu » !…
Personnellement, j’évite les jeux à piles et les jeux vidéo. Priorité aux livres, même chez les tout jeunes.
Quels livres sous le sapin pour nos petits-enfants ?
Les Grands-Parents pour le Climat qui aiment offrir des livres à leurs petits-enfants se demandent souvent comment choisir des livres qui reflètent les valeurs qu’ils voudraient transmettre. Nous avons posé cette question à des libraires passionnés et engagés (la Librairie Claudine à Wavre) qui nous a aimablement dressé une liste de suggestions.
Voici, donc, sept belles idées de livre pour des âges allant de 1 à 15 ans.
Les beaux rendez-vous, V. Joffre – éditions Thierry Magnier
Dans ce bel album au fil des saisons, Véronique Joffre illustre ces rendez-vous qui reviennent chaque année, les giboulées du printemps, les cueillettes de l’été, les soirées chaudes de l’hiver. D’une page à l’autre, ce sont humains et animaux qui profitent de ces moments de gaieté. Et si, finalement, nous n’étions pas tous pareils ? Un joli album, à offrir dès la naissance, et à admirer encore plus grand.
Les gens de la plage, M. Vincensini & C. Abt – éditions Thierry Magnier
Ce matin, sur la plage, on retrouve un étrange rocher, un rocher qui frissonne et respire, un rocher
vivant ? Ce rocher, nous le voyons vite, est en fait une baleine échouée. Vite vite, il faut la sauver. Mais bientôt arrivent les pompiers, et avec eux, interdit de s’approcher. Or, les gens de la plage ne peuvent pas rester sans rien faire et se convainquent bien vite qu’il faut agir pour sauver la baleine. Cette histoire, c’est une ode à la solidarité, à la désobéissance civile, à la prise en main de nos responsabilités, aussi. À partir de 5 ans.
La terre racontée aux enfants, P. Graviou, E. Orsenna & S. Kiehl – éditions Gallimard Jeunesse
Du noir le plus profond de l’espace, à l’apparition de nos sociétés, cet album-documentaire propose une histoire de la Terre, la plus belle et longue histoire qui soit.
Les illustrations de Stéphane Kiehl font la part belle à toute la diversité de couleur de notre monde et de ses habitants, végétaux et animaux.
À découvrir dès 7 ans.
Le pays de sable, X.-L. Petit – école des loisirs, coll. Neuf
Yani, 12 ans, découvre la Mauritanie aux côtés de sa mère. Il y rencontre son grand-père, chamelier.
À trois, ils arpentent le Sahara à la recherche de ses chamelles.
De village en village, ils se rendent compte que le désert avance, qu’il s’étend. Cette quête, c’est aussi l’occasion pour Yani d’en apprendre plus sur son grand-père, sa culture, son métier.
Ce petit roman, à lire dès 10 ans, propose une belle aventure humaine aux confins du Sahara.
Entrer dans le monde, C. Duviver – école des loisirs, coll. Medium
Une utopie à hauteur d’ado.
Xabi vit avec 25 autres adolescents au Danube, espace souterrain rassurant et chaleureux. Tout y est orchestré pour que tout le monde soit heureux.
Lorsque des inconnus leur rendent visite, tout leur quotidien se retrouve chamboulé. Ancré dans les thématiques qui chamboulent notre monde, l’écologie, la politique, notre lien au vivant, ce roman est aussi porteur d’espoir et d’humanité, à lire à partir de 12 ans.
La dernière saison de Sélim, P. Quiviger – éditions du Rouergue jeunesse, coll. Épik
On retrouve ici tous les ingrédients d’un bon roman : aventure, suspense, amour et quelques touches d’humour.
Quoique placé dans un monde imaginaire, il n’est pas exempt de tous ces sujets qui nous touchent. À l’image d’une fable, ce roman leur permet de se déployer et d’en extraire une critique juste de notre société.
Le tout est porté par l’écriture magnifique de Pascale Quiviger, à conseiller dès 14 ans, et jusqu’à 114 au moins.
L’odyssée des graines, Cruschiform – éditions Gallimard
Puisque tout commence par une graine et qu’elles sont toutes différentes, du gland le plus commun au bec-de-cigogne tout en volute, plongez dans cet album sublime au texte juste et drôle.
Petit objet ovni, qui plaira aux petits amoureux de la nature comme aux grands enfants émerveillés par ce qu’elle peut nous offrir. Cruschiform y explore le monde végétal et toutes ses merveilles.
Philippe Sonnet
Cela se passait à Nausicaa
L’autre jour, nous sommes allés à Nausicaa, le plus grand aquarium d’Europe, avec quelques-uns de nos petits-enfants. On y découvre ce que peut être l’extase et la contemplation devant l’immensité de la création, sa beauté et son infinie diversité.
De nombreux commentaires accompagnent la visite, nous embarquant dans un formidable élan d’amour et donc de protection. La préservation des océans, dans l’équilibre tel qu’il est, est en effet tout à fait fondamentale pour la survie de l’humanité. On ne le rappellera jamais trop.
Mais rien n’est parfait, ou plutôt, tout est perfectible.
Un des commentaires affichait solennellement : « L’océan appartient à toute l’humanité, …, c’est notre patrimoine commun » !. NON !
Nous voici encore malheureusement dans l’esprit de l’ancien paradigme, issu de la conception suprématiste de l’espèce humaine, qui veut que le monde nous appartienne. Quand j’avais 20 ans, la vie était devant moi et le monde …. m’appartenait. Dans un grand élan humaniste et intergénérationnel, ce commentaire peut effectivement nous emballer, dénoncer la privatisation de tout ce qui peut l’être pour en tirer profit. Nous-mêmes sommes, dans la bonne tradition patriarcale, propriétaire de notre maison et de notre terrain, de notre chien, de nos esclaves en des temps plus reculés, de notre conjoint(e) en des civilisations autres que la nôtre.
Le basculement que nous vivons en temps réel nous impose de dire exactement le contraire : c’est nous qui appartenons à la Terre et pas le contraire. Au sens propre du terme, nous sommes une part du vivant et non le contraire, comme nos cellules sont une part de nous-mêmes et nous appartiennent effectivement. Chacune à sa mission qui lui est dédiée et préserve notre être.
Le Petit Robert insiste : « Nous sommes entièrement soumis à…. », c.-à-d. aussi au service de….
La prise de conscience de la modestie de notre destin nous fera enfin comprendre, je l’espère, que c’est nous-mêmes qui devons faire notre part dans la préservation d’un monde dont nous ne sommes qu’une microscopique, mais indispensable cellule, afin que nos chers petits-enfants puissent aussi vivre à la suite d’une prodigieuse transmission de la vie qui remonte à la nuit des temps.
Yves Claus
Le plus beau cadeau de fin d’année à nos petits-enfants
La fin de l’année approchant, chacun d’entre nous cherche quelques bonnes idées de cadeau. Cette année, comme l’année passée, nous vous proposons un pari : celui de doubler le nombre de membres de notre association. Non, ce n’est pas un cadeau pour nous-mêmes, vous vous en doutez. Mais un cadeau pour nos enfants, nos petits-enfants et les générations qui vont leur succéder, que ce soit les nôtres ou ceux des autres.
Imaginez-vous plus beau cadeau que de s’engager pour « une terre à vivre pour nos petits-enfants » ?
Nous vous proposons donc à chacun de trouver parmi votre entourage au moins une personne qui se fera membre. Et d’en parler à vos petits-enfants, de leur dire votre fierté, car le plaidoyer que nous entretenons avec nos autorités a d’autant plus de poids que nous sommes nombreux.
Notre mouvement garde plus que jamais son sens, pour la solidarité intergénérationnelle qu’il développe. Nous pouvons être fiers d’être membres de GPClimat. Et cette fierté, communiquons-la !
Notre génération compte 2,5 millions de 65+ en Wallonie et nous sommes à ce jour un peu plus de 1300 membres. Voyez-vous le boulevard qui s’élance devant nous ?
Vous êtes membres et déjà sensibilisés au défi climatique. Voulez-vous bien relever ce pari avec nous ?
Ci-dessous, un « modèle » d’email pour vous faciliter la tâche si vous le souhaitez. Il inclut quelques liens utiles.
Cher, chère ,
Tu sais que je suis membre de l’association Grands-Parents pour le Climat www.gpclimat.be depuis un certain temps. Notre mouvement est souvent cité dans les médias et développe des partenariats avec d’autres mouvements d’aînés.
Le crédit que notre association peut avoir auprès des autorités est bien sûr lié au nombre de membres, dans notre plaidoyer, « pour agir plus vite, plus fort, plus juste ». C’est déterminant.
C’est pour cela que je te contacte pour nous aider.
Se faire simplement membre https://gpclimat.be/devenir-membre/ nous aide vraiment.
“Une terre à vivre pour les petits-enfants”, au-delà des diverses gâteries, c’est le plus beau cadeau de fin d’année qu’on puisse faire à nos petits-enfants et, au-delà, aux générations qui nous suivent.
Avec toutes mes amitiés,
Yves Claus
Et si on allait à Copenhague en train (2) ?
5h, le réveil sonne. Notre train est à 6h 23. C’est tôt ! Mais mon mari et moi sommes tellement enthousiastes d’aller visiter cette ville du Nord que nous nous levons sans problème.
Copenhague a pour ambition de devenir neutre en carbone en 2025 et nous avons hâte de découvrir cette cité. Dans le train, nous pourrons lire, manger et surtout y dormir pour récupérer les heures de sommeil que nous n’avons pas eues en se levant si tôt. Car c’est vrai, à 75 et 78 ans, notre sommeil n’est plus celui de nos 20 ans.
Première étape : Cologne où nous prendrons un train pour Hambourg. Nous y arriverons vers 14h. Et là, plaisir suprême, nous partons visiter le Kunstalle où nous attendent les magnifiques tableaux de Klee, Kiefer, Richter, Polke, … et surtout ceux de Jawlensky que j’adore. Nous parcourons également l’exposition Survival à l’espace d’art contemporain Deichtorhallen, qui présente l’œuvre d’une quarantaine d’artistes mettant en scène différents modèles de survivance ensemble dans ce siècle aux multiples défis.
Le lendemain matin, notre train pour Copenhague est à 11h53. Cela nous donne le temps de visiter le quartier Speicherstadt, ensemble d’anciens entrepôts néogothiques (briques rouges, pignons à redans et toits en cuivre) sur les bords de l’Elbe. Nous poursuivons jusqu’au bâtiment contemporain de la philharmonique de l’Elbe où l’ancien et le moderne se côtoient dans une parfaite harmonie.
Cinq heures dans un train super confortable pour Copenhague. Nous y arrivons vers 18h. Le soleil est au rendez-vous et nous commençons notre visite. Après moins d’une heure de balade, je m’étonne : « Comme cette ville est calme ! »
Effectivement, peu de voitures, pratiquement pas d’endroit pour les parquer, une grande allée pour les vélos qui sont très nombreux et un grand trottoir en pavé pour laisser infiltrer l’eau (il pleut beaucoup à Copenhague, nous a dit Bolette, une des responsables des GPC que nous avons rencontrée). Toutefois, ils n’ont pas oublié les piétons et les personnes à mobilité réduite : une double allée dessinée au milieu de ce trottoir, de plus ou moins chacune 50 cm, permettent à ceux-ci de se promener aisément. Et aussi aucune publicité, ni dans le métro, ni dans les rues. Je réalise combien c’est reposant de ne pas être agressée par ces grandes enseignes lumineuses que nous avons retrouvées dès notre descente à la gare du midi.
Rigolo ! Ici, pas de dispute et de rouspétance entre les automobilistes et les cyclistes, nous dit Peter, le mari de Bolette. Mais bien entre les propriétaires de simples vélos et ceux des vélos cargos qui estiment que ces derniers prennent trop de place. Ils sont nombreux : là, ils transportent des enfants, là des grands-mères ou grands-pères, ou encore sont utilisés pour ramener les courses.
Tout dans cette ville, gouvernée par une majorité verte/rouge (les sociaux-démocrates), crée une émulation entre les citoyens afin qu’ils diminuent leur empreinte carbone.
L’incinérateur le moins polluant au monde fournit, grâce à un système de cogénération, de l’électricité, le chauffage urbain et l’eau chaude pour tous les citoyens de la municipalité. Dès qu’il a produit une tonne de dioxyde de carbone, un petit nuage rond flotte au- dessus du générateur, informant ainsi la population qu’il lui faut être vigilante par rapport à ses déchets. Plus surprenant, ce sont les habitants qui ont été demandeurs de ce système et l’ont financé par crowdfunding. De la même manière, ils ont participé à la réarborisation d’un parc.
Sympa ! Si, durant leur randonnée, les touristes ramassent les déchets qui flottent sur l’eau des canaux, ils bénéficient d’une location gratuite de kayak. Et encore, si vous prenez le métro ou le vélo pour vous balader dans la ville, certains restos ou café vous proposeront gratuitement une boisson ou un smørrebrød – sandwich typiquement danois garni de poissons et/ou de viande, légumes, etc.
Le Danemark est un pays riche. Jusqu’en 2010, il fut le 32e exportateur de pétrole. Mais, résolu à lutter contre le dérèglement climatique, il ne cesse depuis lors de diminuer l’exploitation de ses gisements de gaz et de pétrole : 47% de son énergie était d’origine renouvelable en 2020, 55% le sera en 2030 (principalement éolien et biomasse). Et le pays s’est engagé à fermer toutes ses exploitations pétrolières et gazières pour 2040.
Cité résolument tournée vers le XXIe siècle, Copenhague est parvenue à créer un futur désirable pour ses habitants, qui s’y sont pris au jeu et en redemande. Fameux défi, réussi.
Nous sommes revenus pleins d’enthousiasme, sans compter la satisfaction que nous avions, qu’à l’image de ce pays, notre empreinte carbone fut réduite au minimum grâce à ce voyage en train. Ne devions-nous pas lui faire honneur, alors qu’il a pris la voie d’une Terre habitable pour tous !
(2) En train, le voyage nous a coûté un peu moins de 200€ alors que tout compris (bagages, enregistrement, siège standard, assurance, etc., le voyage en avion nous aurait coûté 574€.
Cécile de Ryckel
Agir pour le vivant, une semaine ancrée dans la chair du monde
« Une semaine ancrée dans la chair du monde, placée sous le signe d’une invitation à renouer avec nos sens en contact immédiat avec la terre et avec la conscience d’une appartenance à un cosmos qui respire à travers tous les êtres et les éléments qui le composent. À rebours des grandes dichotomies qui brident notre perception, maintiennent l’humain en dehors du vivant et font de l’abstraction froide l’idéal de la connaissance » Agir pour le Vivant, bilan 2024.
Arles, 26 août 2024, ça y est cette fois j’y suis ! Une amie qui était venue en 2023 m’en avait parlé avec tellement d’enthousiasme (notamment et parmi bien d’autres, de l’intervention de David Van Reybrouck), que j’étais impatient d’être là. Impatient de prendre part tout au long de la semaine à cette « ruche bourdonnante », active dès 7h30 du matin avec le temps de « l’aube des rites » (un moment de restauration d’un lien sensuel et spirituel aux éléments terrestres) et jusque souvent tard le soir.
Bourdonnante et foisonnante, deux qualificatifs qui conviennent il me semble parfaitement à ce festival auxquels j’ajouterais la convivialité, une joie d’être là et se sentir comme « portés » par tous celles et ceux qui questionnent, cherchent et inventent de nouvelles manières d’être au monde et de faire société. N’ayant pas la prétention d’en restituer toute la richesse, je vous en propose simplement quelques idées qui me semblent pertinentes et qui, je l’espère, vous donneront l’envie de participer à la prochaine édition en 2025.
Contexte
Dès les années 2000, dans ‘Par-delà nature et culture’, Philippe Descola appelait à rompre avec le paradigme occidental de l’humain extérieur à son milieu de vie. La nature est une invention de l’Occident, nous disait-il, et c’est cette extériorité qui, à travers la distance émotionnelle qu’elle engendre, autorise l’homme à continuer à détruire son milieu. La seule option raisonnable pour limiter la catastrophe en cours ressemble alors de plus en plus à un ultimatum draconien impliquant à la fois une dimension technique et une dimension culturelle : métamorphoser nos modes de vies et nos représentations du monde.
C’est autour de cette « seule option raisonnable » que le festival Agir pour le Vivant a choisi de construire, dès 2020 année de sa première édition, une démarche originale comme lieu de réflexions, de débats et d’actions autour des nouvelles manières de faire société dans le respect et la solidarité avec l’ensemble du vivant. L’évènement piloté par les éditions Actes Sud, a lieu depuis chaque année, fin août, à Arles et se déroule également à l’international en Colombie et au Cameroun et bientôt, en 2025, également au Japon.
Que retenir de cette édition 2024 ?
Comme mentionné plus haut, évoquer en quelques lignes toute la richesse de cette cinquième édition 2024 est un exercice quasi impossible, mais les quatre piliers qui structurent le festival peuvent nous en donner quelques éléments :
● Penser le vivant, temps de débat et de rencontre pour tenter de dessiner collectivement une société en faveur du vivant dont je retiens la très belle rencontre avec David Abram. Ce philosophe nord-américain nous a invité, au départ de deux de ses ouvrages « Devenir animal, une cosmologie terrestre » et « Comment la terre s’est tue » à apprendre notamment de la relation qu’entretiennent les civilisations de tradition orale (il est très proche de certaines tribus amérindiennes) avec leur environnement (terre, air, eaux, animaux, végétaux…). Il affirme que cette relation a cessé et que ” la terre s’est tue ” pour la plupart des humains. Il nous faut dès lors chercher à en comprendre le quand, le comment, et le pourquoi pour imaginer ce que nous gagnerions à retrouver ce lien et nous reconnecter avec le vivant non humain.
● La Fabrique de l’action pour le vivant, un ensemble d’ateliers et de résidences de travail avec les acteurs du territoire, les entreprises et les citoyens pour faire émerger de nouvelles méthodologies d’action pour le vivant et tenter des expérimentations concrètes dans les territoires. Le thème de l’eau, déjà abordé les années précédentes, revenait cette année avec l’ambition d’élaborer, sur un territoire donné, des propositions de politiques de l’eau à même de répondre aux enjeux climatiques actuels.
● Célébrer le vivant, des temps festifs et participatifs qui rythment la semaine, entre soirées, projections, balades, expositions et performances, afin de sensibiliser, par de nouvelles formes narratives, le plus grand nombre. Parmi les différentes projections, coup de cœur pour les 4 âmes de coyote, l’histoire d’activistes amérindiens qui s’opposent à un projet d’oléoduc placé juste en bas de la colline de leur territoire ancestral. Leur grand-père évoque l’ancien conte de leur Création, nous rappelant à tous que nous devons trouver notre place dans le grand cycle des créatures), Vivant parmi les vivants, un long-métrage inter-espèces qui réunit les philosophes Vinciane Despret et Baptiste Morizot à travers l’histoire d’Alba, la chienne de Vinciane, et de Stipa, une jument sauvage de Przewalski (à l’heure des crises environnementales et de la séparation grandissante entre les humains et le reste du vivant, des penseurs avant-gardistes inversent la perspective anthropocentrique et osent poser de nouvelles questions) et Les Esprits libres qui raconte l’histoire d’une folle aventure où patients, soignants, artistes se rejoignent, au-delà de ce qui les sépare, pour créer et vivre ensemble. Un hymne à la vie, au vivant, à tout ce qui est encore possible … malgré tout !.
● S’engager pour le vivant : Des programmes éducatifs, pédagogiques et de sensibilisation sur mesure pour les citoyens afin de contribuer à développer l’engagement autour des enjeux environnementaux contemporains.
Conclusion provisoire
Plus que jamais, ce qui se passe dans le monde est une invitation à redoubler d’efforts et continuer à se questionner sur nos manières d’être, de faire et d’agir là où nous sommes, avec ce que nous sommes et en compagnie de toutes celles et ceux qui, au sein des Grands-Parents pour le climat et ailleurs ont aussi décidé de se « retrousser les manches ». Dans cette perspective Agir pour le vivant comme lieu de « penser ensemble pour imaginer les bases philosophiques et institutionnelles d’une société
solidaire et faire à nouveau de l’écologie politique, le prétexte d’une convergence de tous les engagements et de toutes les luttes » s’avère tout à la fois ressourçant, nourrissant et nécessaire à notre réflexion et notre agir collectif. Je ne peux à nouveau que vous inviter à le découvrir l’année prochaine pour sa sixième édition !
Alain Laigneaux
••• Juin 2024
Choisissons un monde financier bon pour la planète
Retour sur une participation citoyenne uccloise
De février à juillet 2022, trente citoyens et citoyennes ucclois.es se sont retrouvés tous les 15 jours pour élaborer le Plan Climat de la Commune : l’Assemblée citoyenne pour le climat. Parmi ces trente citoyens : deux GPC.
C’est à cette occasion que j’ai pris conscience de l’importance d’examiner l’impact carbone de notre patrimoine financier, qu’il soit privé ou public.
L’antenne uccloise des GPC a donc décidé de s’attaquer à cet aspect de la lutte contre le dérèglement climatique, trop souvent méconnu. Nous ne voulions plus être les pigeons d’un système financier qui investit notre argent dans les énergies fossiles, non soucieux de la biodiversité, dans des entreprises non respectueuses des droits humains, particulièrement ceux des enfants.
Investir son argent oui, mais pas à n’importe quel prix ! Nous voulons participer au financement d’une économie de transition.
Mais comment savoir si notre banque est vertueuse ou pas, verte ou pas ?
Fin décembre, Anne Berger (Financité) est venue animer un premier atelier :
changer de banque, ce n’est pas sorcier.
D’abord avec le scan des banques (outil de comparaison des politiques des banques en matière d’environnement, de droits humains…) nous étions 25 à pouvoir situer notre banque : bad bank, good bank ? Sourire chez certains, sourire plutôt crispé chez d’autres.
Grâce aux formulaires Bank Switching amenés par Anne et l’expérience des uns et des autres, nous avons défini les étapes et les écueils à éviter pour réussir son changement de banque en toute sécurité.
Le 26 mars, l’antenne uccloise organisait un deuxième atelier :
« Investir vert, c’est possible et bon pour la planète ».
Anne Berger nous a guidés sur les possibilités de placement vert et solidaire et montré comment échapper aux nombreux pièges que nous tendent les banques : la Commission Européenne a classé les fonds d’investissements en différents articles et notamment l’Article 9 dans lequel devraient figurer les fonds durables. « Devraient ! » car sur les 402 répertoriés durables, seul 36 le sont réellement, selon les analyses de Financité.
Pas certains de ne pas avoir été dupés, mais rassurés de disposer de la liste réelle des fonds durables. Pour interpeller notre banquier, au cas où ceux qu’il nous aurait renseignés ne le seraient pas.
Ce monde de la finance n’est-il pas l’hydre à multiples têtes qui enlace dans ses tentacules toutes les bombes climaticides qui mettent en péril l’avenir de nos petits-enfants ? Alors, quel bonheur de lui couper la tête !
A notre petite échelle, nous avons ainsi contribué à construire un monde financier en adéquation avec nos valeurs. N’hésitez pas à faire de même !
Cécile de Ryckel
Coordinatrice de l’antenne Uccloise de GPC
Participation de 270 jeunes au Salon Exp’Osons
Les jeunes sont plein d’entrain
Depuis une petite trentaine d’années, Ose la science, asbl namuroise, invite les jeunes passionnés par les sciences à participer au Salon Exp’Osons.
Par ce froid printemps, 270 élèves, âgés entre 6 et 18 ans, sont venus présenter, durant deux journées, un projet qui leur tient à cœur. Une centaine de stands, tous très attractifs et titrés avec ingéniosité, ont accroché un public nombreux. Et les sujets abordés filent tous azimuts !
Pour les plus jeunes, les thèmes tournent souvent autour des animaux comme Le papillon, Le panda, Le ver de terre ou Le lapin. Léopold, 2ème année, défend L’araignée et sa toile en posant devant lui un microscope et un livre didactique dont il a tiré de grandes affiches explicatives.
Les enfants plus grands s’orientent volontiers vers le domaine astrologique : Les aurores boréales, La lune, L’existence des comètes, Comment les éclairs se forment ou, plus prospectif, Les météos extrêmes ou Comment coloniser une planète à long terme ? Les illusions d’optique, la réfraction de la lumière et le miroir infini. Ou tout aussi compliqué ; La photosynthèse artificielle est-elle une idée encore en développement ?
Les classes de 4ème et 5ème sont interpellés par les enjeux d’aujourd’hui : La pollution marine, Le fonctionnement d’une éolienne, L’avion neutre en carbone, Les combustibles fossiles, La transformation du plastique en essence ou encore, Le fonctionnement d’une éolienne, La voiture à l’hélium, Ce qui rend accro au téléphone !
Le domaine de la santé et du corps n’est pas en reste : Comment produisons-nous les vaccins ? Le plasma, Notre cœur pompe la vie, Le cancer qu’est-ce que c’est ? Les bactéries sur les oreillers, Les dents, l’œil, le savon, La peau et… la crème solaire !
Travaillés dans un esprit scientifique, tous les sujets affrontent qui la physique, la chimie ou la biologie, interpellant par leur variété. L’impression que donne l’ensemble est une confiance dans le bagage que ces jeunes ont reçu des générations qui les précèdent. Mais aussi ils apostrophent l’actualité sensible comme : L’humanité fonce-t-elle dans le mur ? La pollution marine, La transformation du plastique en essence, En quoi l’aquaponie constituerait une solution pour une vie en autarcie, les plantes sont-elles l’éclairage de demain ? Ou encore Chat GPT
Terminons par un sujet qui inquiète parfois les parents : La cigarette ! Maud, Sirina et Maria se sont intéressées non pas tant à la santé des fumeurs, mais aux conséquences de la cigarette sur l’environnement et particulièrement sur les océans et les forêts. Les effets des différents éléments (dont le filtre) qui constituent la cigarette plongée dans l’eau à peine deux jours ne peuvent que détourner les amateurs de ce poison !
Qu’il s’agisse d’un projet de classe ou à titre indépendant, ils ont préparé leur action avec
enthousiasme. Sont-ils évalués ? Oui, par 4 prix (dont un d’excellence) suivant des critères comme la
motivation et la créativité, la connaissance du sujet, la démarche scientifique et la communication orale et écrite. De toute façon, ils sont tous gagnants. Aidés du professeur et parfois de leurs parents, ils doivent pouvoir exposer et intéresser le grand public. Cette expérimentation est un pas de plus dans leur formation. Ils acquièrent des compétences scientifiques, réfléchissent à un mode opératoire et à l’installation d’un stand.
Plusieurs proposent une démonstration originale de leurs propos. La débrouille est au rendez-vous, mais toujours maîtrisée. À chaque pas dans le grand hall de Cap Nord de Namur, les visiteurs sont émerveillés par tant de créativité et d’entrain que démontre joyeusement cette génération montante !
Qui osera dire encore que les jeunes ne s’intéressent à rien ?
Godelieve Ugeux
Nous lisons « Le vent léger »,
de Jean-François Beauchemin
Le vent léger, Jean François Beauchemin
(les éditions Québec Amérique, EAN : 9782764451533)
Un livre qui, à première vue, n’a rien à voir avec le climat. Et pourtant, il me semble avoir sa place ici, dans cette rubrique de notre Poivre & Sel.
Car souvent nous cherchons un nouveau « narratif », une manière positive de penser notre avenir. Nous sommes en quête, d’une façon enthousiasmante, d’appréhender un monde différent, marqué par de sombres prédictions, des cataclysmes, par des pertes et des renoncements. Et face à cette adversité, résister, résister, ne pas sombrer dans le défaitisme, le découragement, le cynisme. Repérer la beauté, malgré tout, vivre la solidarité, l’amour, la bonté, la joie et oser la poésie comme le propose Aurélien
Barreau. Mais comment ? Comment concilier tout cela ?
Pour ma part, j’ai trouvé une forme de réponse à ce défi dans « Le vent léger », un livre très poétique et réconfortant. Un livre qui dit l’amour et le chagrin, la présence et le deuil, la force du destin et l’engagement. On y rencontre Dieu et Nietzsche et la conciliation des contraires. Un livre qui donne à penser la mort et l’inéluctable comme source possible de vie. J’espère que vous l’aimerez aussi.
Dominique Lemenu
Pour mesurer l’exceptionnalité de la planète Terre :
les marches du temps profond
de l’association « The Sprouts »
Par une froide après-midi nous étions 22 Grands-Parents réunis au Rouge Cloître à Auderghem pour entreprendre cette marche sous la houlette bienveillante d’Aurèle et Christèle de l’asbl « The Sprouts ».
Il s’agit donc de faire un parcours de 4,6 kms où chaque pas (de 1 m) correspond à 1 million d’années. Nous traversons donc toute l’histoire de la planète Terre. Au début, il y a la collision d’un astéroïde contre la Terre qui créa la lune. Puis il y a progressivement l’apparition de l’eau, des océans, des continents, de la vie sous une forme cellulaire, puis de la diversité extraordinaire d’êtres vivants qui vont coloniser la planète, tout en traversant de terribles moments d’extinctions.
Vous connaissez la fin du parcours, l’histoire humaine prend juste quelques dizaines de centimètres.
Cette balade nous fait prendre conscience du miracle de la vie, de sa résistance, de sa diversité, de la petite place de l’Homme dans l’Histoire et pourtant de sa terrible puissance de prédation.
On en sort ému(e), plus humble, heureux d’avoir eu la chance de vivre, plus déterminé à agir pour que le Vivant se déploie en harmonie.
Thérèse Snoy
••• Mars 2024
Étonnant, mais vrai, notre cerveau adore la désinformation
Nous sommes malheureusement entourés de fausses nouvelles et c’est d’autant plus déplorable que cela a été prouvé scientifiquement : notre cerveau aime, voire adore, la désinformation !
En 2024, la moitié de la planète va participer à des élections, beaucoup d’entre elles seront manipulées par l’intelligence artificielle…
(Récemment, Joe Biden a été victime d’un faux message téléphonique ; au Pakistan des fans de l’ancien premier ministre Imran Khan ont utilisé l’intelligence artificielle pour générer des discours plus vrais que nature de leur leader, alors que ce dernier est en prison)
C’est pourquoi la plupart des géants du numérique se sont engagés à lutter contre la désinformation. L’une des techniques consiste à apposer un tatouage numérique sur les vidéos générées par l’intelligence artificielle. Invisible aux yeux humains, il pourra être détecté par une machine pour éviter les fakes news.
Nous sommes tous victimes de nos biais cognitifs, ces défauts de notre cerveau qui font que « nous sommes capables de nous mentir à nous-mêmes juste pour bien dormir la nuit » (dixit Nathalie Gallet, du Media Lab de l’information)
Et parmi ces biais cognitifs, recensés par Nathalie Gallet dans Metamedia, il y a :
le biais de réceptivité au « baratin » : plus une déclaration est complexe et plus nous avons tendance à la prendre au sérieux. C’est comme le latin des médecins de Molière, ignorant de quelle maladie il s’agissait, leur discours rassurait le patient. Aujourd’hui, le jargon économique et financier a remplacé le latin.
le biais de la vérité illusoire : plus on est exposé à une information et plus nous pensons qu’elle est vraie. Les algorithmes des réseaux sociaux, une fois qu’on a regardé une vidéo sur un certain thème, nous en proposent d’autres similaires.
Comme le disait l’ancien président Ronald Reagan à ses détracteurs : « Oui, je sais, je répète toujours les mêmes idées, et les mêmes blagues, mais à force de les répéter, les gens les retiennent ».
Que pouvons-nous utiliser comme « tatouages de vigilance » ?
par Cécile Fontaine / Synthèse d’un article d’Amid Faljaoui, Trends Tendances, 29 février 24
Des maniques pour les députés autrichiens
Nos partenaires autrichiens, Grandparents for Future, encouragent les membres de leur parlement à s’attaquer aux « sujets chauds » de la protection du climat en offrant à chacun d’eux une manique faite à la main.
Nos partenaires autrichiens, Grandparents for Future, encouragent les membres de leur parlement à s’attaquer aux « sujets chauds » de la protection du climat en offrant à chacun d’eux une manique faite à la main.
Avant de les remettre aux députés, l’association les a attachés à une longue ficelle et les a exposés devant le Parlement à la vue de la presse et des passants.
par Graham Keen
Un nonagénaire australien nous montre la voie…
En sortant de la barque dans laquelle il avait embarqué comme une centaine d’autres personnes pour bloquer le port de Newcastle en Australie (par où sort le charbon), il a été ovationné ! Il a aussi été arrêté mais aucune charge n’a été retenue contre lui, contrairement aux autres personnes. Voilà une des forces des aînés ! Cependant ce n’est pas une raison pour attendre la nonantaine pour oser l’engagement, il y a urgence !
Ce témoignage d’un engagement familial, incluant le grand-père de 97 ans aux côtés de sa petite-fille dans une action de désobéissance civile m’a fait penser que, nous, les GPC, nous avons encore de beaux jours devant nous pour nous engager, au fait !
par Dominique Lemenu et Stéphane Lagasse
Source : lire l’article
Et une idée pour les vacances qui se profilent, avec les petits-enfants
Emmenez-les à BELEXPO pour qu’ils deviennent des héros climatiques !
Nous vous en avons déjà parlé, mais cela reste une valeur sure et l’exposition a évolué.
BELEXPO est l’aventure éducative pour prendre soin de la ville et du climat,
Les jeunes sont de plus en plus sensibles à la question du climat. BELEXPO est une excellente expérience pour l’aborder de manière ludique et volontariste avec les jeunes de 10 à 16 ans.
Votre mission : Soigner la ville et la planète !
Équipés d’un bracelet digital, votre groupe réalise des missions qui améliorent la qualité de vie en ville et diminuent les émissions de CO2. En les accomplissant, les jeunes expérimentent des solutions concrètes.
Le parcours vous emmène dans 10 quartiers thématiques : Alerte sur la Planète ! Vivre en ville, Se déplacer, En quête de nature, etc…
••• Février 2024
Ressourcerie namuroise :
des encombrants transformés en mobilier contemporain
Chaque jour, une dizaine de camions sillonnent le Namurois et récoltent en moyenne 20 tonnes d’encombrants en tout genre. “Et la moitié de ces déchets, c’est du bois,” explique Ludivine, une collaboratrice. C’est donc pour valoriser ces tonnes de bois que Marc Detraux, le fondateur de la Ressourcerie namuroise, a décidé de créer son propre atelier de menuiserie : Ravik Création.
Dans cet atelier, on démembre, on récupère, on scie et on assemble… Éric Nossaint en est le coordinateur. “Le boss s’est dit un jour : ‘On a vraiment trop de bois, que va-t-on en faire pour ne pas le jeter ?’ Il a donc décidé de se lancer dans le lamellé-collé. C’est le fait de récupérer tous les petits bouts de bois que d’autres ne voudraient pas. On va les assembler, les coller et en faire du mobilier contemporain ou autres aménagements, qu’on va ensuite revendre. Des tables, des bibliothèques, des placards… On fait de tout ! Et le bois revit.”
Source : RTBF
Il existe bien d’autres ressourceries : allons-y voir !
Cécile Fontaine
J’organise un événement : j’assure qu’il est « durable »
Votre événement est-il durable ?
La Belgique a adopté une charte durabilité pour la Présidence de l’UE 2024. Cette Charte traduit l’engagement des entités fédérales et fédérées impliquées dans la Présidence UE2024 à œuvrer pour une organisation la plus durable possible de leurs événements.
Mais nous aussi, nous organisons des événements, en famille, dans nos associations…
L’Institut Fédéral pour le Développement Durable vous propose un outil qui vous servira de guide dans l’organisation de votre événement et vous permettra également d’évaluer à quel point l’événement que vous organisez est durable.
Ce tableau peut vous aider (site, alimentation, hébergement)
Cécile Fontaine
••• Décembre 2023
Je lutte contre mon addiction au plastique
Car cette assuétude nuit gravement à notre environnement et à notre santé.
Si je vous dis 440 millions de tonnes / an, ça ne vous dira probablement rien. 55Kg/terrien/an, ça parle un peu plus et 44kg de déchets plastiques /terrien/an en 2019, ça me fait réfléchir. Les prévisions : 127 Kg en 2060. J’avale de travers. Et pas que ma salive, du plastique aussi !
Que deviennent-ils ?
79% mis en décharge (durée de vie 450+ ans) ou dans la nature. Donc, aussi dans les océans, affectant partout gravement la biodiversité.
12% sont incinérés, produisant leur équivalent de CO2. Et 10% sont recyclés : de quoi nous faire passer juste quelques nuits plus au calme.
Le plastique, utilisé dans une somme astronomique de produits finis, a contribué à l’explosion de notre confort matériel. Mais soyons lucides : 40% du plastique sont utilisés une seule fois avant d’être jetés.
Et moi, je fais quoi ?
Voici les conclusions de l’article de La Libre du 16/10 qui m’a inspiré :
« Il en va de la question des plastiques comme de celle des changements climatiques et de la biodiversité. Cela fait plusieurs décennies que les scientifiques ont commencé à lancer l’alerte. Des solutions existent et sont connues. Mais les choses changent trop lentement. Les raisons sont partout les mêmes : procrastination des politiques plus intéressés par le court terme et leur ré-élection que par le long terme ; influence de puissants lobbies ; réticences au changement et incompréhension des citoyens devant la complexité des problèmes.
Il faut pourtant avancer. Plus on tarde, plus ce sera difficile, douloureux et coûteux. Et c’est un combat à mener main dans la main avec les gens qui luttent pour le climat. Ces combats ne sont pas distincts. Il s’agit de la même planète, de la même vie. »
Comment sortir de cette addiction ?
Voici déjà un conseil de Makesense (association française qui nous avait qualifiés de « assoc la plus sexy » et nous avait envoyé une lettre intitulée « Vieux croûtons, jeunes cons : la guerre est finie ») :
Poursuivez votre sombre projet de passer au “zéro déchet” way of life
On balance 10 millions de tonnes de plastique chaque année dans l’océan. À l’heure actuelle, pas moins de 200 millions de tonnes stagnent dans les fonds marins avant de se transformer lentement en micro-particules ingérées par les animaux. Ces déchets viennent en grande partie des emballages et on pourrait facilement les éviter. Inutile de vous fier au plastique biodégradable qui est un moindre remède à la pollution car comme le dit l’adage “le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas”. Il en va de même pour vos appareils électroménagers qu’il conviendrait de réparer plutôt que de les remplacer systématiquement.
Bref, moins on jette, mieux on se porte.
Extrait de : makesense.org
Yves Claus
Je ne cède pas au sentiment d’impuissance
En introduction du débat organisé à Namur par Canopea / les Shifters / Kaya le 5 octobre (Les entreprises face au climat – révolution ou évolution),
Emery Jacquillat, PFG de la CAMIF insistait sur le fait que les entreprises / les citoyens doivent
- se sentir, se penser fragile, donc faire le pari de l’amour et s’associer
- avoir les yeux ouverts, adopter une réponse verbale et une réponse motrice
- prendre en compte les dernières générations.
Et rappelait les impacts respectifs :
- des citoyens : maximum 20 %
- de l’Etat : « accélérateur lent » maximum 25%
- des entreprises : maximum 75 %. Elles sont donc le levier le plus puissant.
Mais il alertait sur l’effet du « triangle de l’inaction » : si personne ne bouge…
Les citoyens ont donc un rôle irremplaçable, par leur impact tant sur les autorités que sur les entreprises.
Pourtant, il nous arrive à tous de douter de l’utilité de nos actions, de penser que si « les autres » ne bougent pas, elles ne servent à rien.
Et aussi, à d’autres moments, de culpabiliser de ne pas en faire assez, de vivre mal nos incohérences.
Voici à ce propos un extrait de Makesense :
Dans un article qu’elle a signé pour la revue semestrielle Grain, la journaliste Anne-Sophie Novel décrit parfaitement ce qui se passe dans nos têtes d’écolo : « L’insouciance ne fait plus partie de mon monde. Elle m’a désertée, si bien que je rêve parfois d’une vie légère et linéaire […] dénuée de la sensation de salir et réchauffer le monde à chaque déplacement en voiture, chaque achat non-essentiel. Une vie sans avoir la désagréable sensation d’être à côté de la réalité. »
Comment est-ce qu’on s’arrange avec nos choix cornéliens ?
Pourquoi ce sont toujours les mêmes qui culpabilisent ?
Voici deux conseils magiques pour ne pas toujours se fouetter :
– Accepter qu’il est difficile d’être vertueux écologiquement parlant dans un monde qui ne l’est pas spécialement et qui fonctionne même selon des logiques opposées.
– Déculpabiliser, parce qu’on est tous et toutes limité·es et qu’on ne peut être parfait·es.
Je lis pour vous
Une de nos membres résume « Das Ende des Kapitalismus » von Ulrike Herrmann
Ouverture vers nos voisins européens, réalisée par Barbara Werner, membre de GPC.
Voici un livre radical devenu très populaire en Allemagne car il s’insère dans tout le débat autour de la “croissance durable/verte” qui est souvent préconisée pour combattre le réchauffement de la planète.
Or, c’est une illusion, il n’y a pas de croissance verte, dit l’auteure de plusieurs livres d’économie, qui a étudié l’histoire et la philo, journaliste à succès à la Tageszeitung. Car l’énergie verte ne va pas suffire pour subvenir à tous nos besoins en énergie, il nous faudra aussi de l’énergie en hiver par exemple, quand il n’y a parfois ni vent, ni soleil. A son avis, il n’y pas d’autre solution que “rétrécir notre économie”, voire de changer de système tout court, c.-à-d. abolir le capitalisme car c’est le système économique qui empêche tout changement radical, pourtant indispensable. Le capitalisme doit croître ou s’effondrer. Elle préconise l’économie circulaire radicale.
Après un aperçu historique assez long du capitalisme, qui est voué à la croissance sinon il s’écroule, l’auteure se penche sur l’idée de la “croissance verte” dont elle démonte les illusions : le CO2 ne va pas disparaître, le nucléaire reste une erreur, le problème du stockage de l’énergie persiste aussi (actuellement), la transition coûtera très cher, etc.
Le dernier chapitre traite de la fin du capitalisme quand, avec le rétrécissement de l’économie, celui-ci s’écroulera, les économistes ne fournissent pas non plus d’idées, etc. C’est là qu’elle arrive à suggérer l’exemple de l’économie de guerre de la Grande-Bretagne à partir de 1939 et ses avantages, une économie de plan qui aurait très bien fonctionné. La propriété privée était maintenue, la démocratie aussi, on a rationné les biens selon les besoins de tous, mais il n’y avait pas de manque et le système était considérée comme juste.
A y regarder de plus près, Ulrike Herrmann verrait venir, avec une économie circulaire ou “share economy” une compression de l’économie qui nous propulserait de retour à l’année 1978… où nous ne vivions pas dans la misère pour autant ni à l’âge de pierre ! Mais finie la consommation à excès qui n’a plus sa place à l’avenir, ni l’abondance, il faudra apprendre la sobriété – et à renoncer. L’époque qui nous attend est, selon elle, une économie de survie, déjà en cours, pour sauver l’humanité.
Barbara Werner