Comment répondre à un ami ou à un beau-frère climato-sceptique
Les désordres climatiques, voilà un sujet qui – bien que universellement reconnu comme un problème de société et même de civilisation – irrite certains, volontiers climato-sceptiques.
D’autres, plus mesurés, estiment que si le GIEC réunit un très grand nombre d’experts – ce qui est rassurant – il reste quelques zones d’ombre dans leurs rapports. Dans le domaine, les incertitudes sont nombreuses, et il y a des approximations dans les deux camps. Peut-être aussi le GIEC – qui est devenu une énorme machine – souffre-t-il d’un manque de transparence. Mais finalement, la question est la suivante : en termes de communication, convient-il de rester le plus complet possible – avec toutes les nuances possibles – ou, stratégiquement, de résumer la situation de manière à faire réagir nos gouvernants et le grand public ?
Ceci dit, qu’il y ait doute ou pas, cela ne change rien à l’affaire, car la question climatique n’est qu’un aspect parmi d’autres, qui tous remettent en question notre système de production et de consommation : jusqu’où ne pas aller trop loin dans l’épuisement des ressources et en termes de pollution ?
Neuf frontières touchant à la production alimentaire, en lien avec la production d’énergie ou importantes pour la santé humaine devraient (ou auraient dû) être respectées, sous peine de provoquer des changements environnementaux soudains ou irréversibles. (Source : les travaux de Johan Rockström, version 2015).
Or, deux d’entre elles sont largement transgressées
– affectant la qualité de l’eau des lacs, rivières et océans (nos activités agricoles y rejettent trop de phosphates – par ailleurs une ressource non renouvelable – et trop de nitrates)
– la biodiversité et les écosystèmes (une espèce animale ou végétale disparaît toutes les 20 minutes).
Deux autres sont très critiques:
– l’occupation des sols (trop de déforestations)
– outre le climat (trop de gaz à effet de serre – 16 millions de réfugiés climatiques en 2011, le double en 2012).
Enfin, un autre domaine est assez critique :
– l’acidité des océans (qui augmente à cause du CO2).
Certes, nombre d’acteurs économiques et politiques estiment qu’il n’y a pas de quoi s’alarmer. Les nouvelles technologies vont tout arranger. Et il n’est surtout pas question de remettre en cause notre style de vie (Georges Bush Jr.). Ou encore : « Les évolutions de fond sont (…) en cours, (…) [faisons] confiance en la nature humaine et aux forces du marché (…) – [du moins] à celles qui l’animent sur le long terme – catalysées par des gouvernements conscients de ces problématiques. » (Albert Frère).
Conclusion : en tant que citoyens, catalysons, catalysons… nos gouvernants !
Aucune fatalité ne condamne l’humanité à détruire son habitat !
Et rappelons-nous : « Quiconque croit qu’une croissance [matérielle] exponentielle peut durer toujours dans un monde fini est un fou ou un économiste. » (K. Boulding, économiste anglo-américain, 1910-1993).
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Comment se forger une opinion face aux doutes ?
Voir « Global Warming & Climate Change Myths. A summary of global warming and climate change myths, sorted by recent popularity vs what science says” sur http://www.skepticalscience.com/argument.php , disponible en plusieurs langues, mais plus complet en version anglaise.